Coquilles Saint-Jacques:
Réunion mercredi 5 septembre à Londres pour trouver un accord

Les représentants des pêcheurs français et britanniques se rencontrent mercredi 5 septembre à Londres pour trouver une issue au conflit sur les zones de pêche de la coquille Saint-Jacques qui a donné lieu à de violents accrochages au large des côtes normandes.

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Carte de la Manche et localisation des heurts entre pêcheurs normands vet britanniques le 4 septembre sur une zone de pêche de coquilles Saint-Jacques.
Photo: AFP/VNA/CVN

Il faut "trouver un accord" pour parvenir à "une gestion durable et efficace de la ressource en coquilles Saint-Jacques", a déclaré mardi 4 septembre le ministre français de l'Agriculture et de la pêche Stéphane Travert. "On ne peut pas continuer dans cette situation-là, on ne peut pas avoir des heurts comme cela".

Pêcheurs français et britanniques se disputent une zone de pêche située dans la baie de Seine. Des altercations ont éclaté en mer la semaine dernière quand une trentaine de navires français ont essayé d'empêcher cinq navires britanniques de pêcher le précieux mollusque.

Les pêcheurs normands, qui n'ont le droit de pêcher la Saint-Jacques que du 1er octobre au 15 mai, pour tenter de préserver la ressource, demandent aux Britanniques, dont la pêche n'est pas réglementée dans le temps, de respecter le même calendrier au large des côtes françaises.

Sur le plan légal, la pêche par les Britanniques dans les eaux françaises hors des saisons de pêche "n'est pas illégale proprement dite puisque ce sont les Français qui ont déterminé un calendrier pour pouvoir mieux gérer la ressource", a expliqué Stéphane Travert mardi 4 septembre.

Mais "les pêcheurs anglais sont plutôt des Brexiters, et il faut reconnaître que les tensions se ravivent à l'approche du calendrier de sortie du Royaume uni", a-t-il ajouté, en référence au fait que les pêcheurs britanniques ont majoritairement voté pour le Brexit, afin, espèrent-ils, de récupérer la mainmise sur leurs eaux.

Faire la paix

La réunion de mercredi 5 septembre, prévue à 14h00 heure locale (13h00 GMT) dans un bâtiment du ministère britannique de l'Environnement et des Affaires agricoles, vise à trouver un terrain d'entente.

Côté français, le président du comité régional des pêches de Normandie, Dimitri Rogoff, souhaite un accord concernant tous les bateaux, quelle que soit leur taille.

L'accord en vigueur jusqu'en 2017 "obligeait les Britanniques à respecter le calendrier français" mais ne concernait que les bateaux de plus de 15 mètres, a-t-il expliqué à l'AFP. "Une faille exploitée" selon lui par les pêcheurs britanniques "en utilisant des bateaux de moins de 15 mètres" hors de la période autorisée, et qui avait conduit les pêcheurs français à refuser le renouvellement de l'accord en 2018.

Selon M. Rogoff, ils en ont profité pour "augmenter leur effort de pêche au détriment des Français: ils sont passés de 2.000 tonnes à 35.000 tonnes alors que nous pêchons 30.000 tonnes". "L'ensemble de la flottille doit être concernée par les accords. Là-dessus, on sera intransigeant", a-t-il dit à l'AFP à la veille de la réunion.

Les pêcheurs normands pourraient être d'accord pour que la pêche à la coquille Saint-Jacques commence plus tôt dans la zone concernée, à condition que Normands et Britanniques puissent y accéder en même temps. "Je leur propose la paix: on partage ensemble et il n'y a plus d'histoires", a déclaré M. Rogoff.

Mike Park, responsable de l'association de pêcheurs écossais Scottish White Fish Producers Association, qui participera à la réunion de mercredi 5 septembre, a dit à l'AFP espérer que celle-ci "aboutira à un accord" tout en jugeant "vraiment difficile d'être optimiste".

Il a ajouté considérer la question de la taille des bateaux autorisés à pêcher comme un "sujet séparé" et regrette que les Français "en fassent une question centrale". "Il ne peut pas y avoir une partie qui renonce à tout, c'est un accord. (Les Français) doivent arriver (à la table des négociations) avec quelque chose", a-t-il réclamé.


AFP/VNA/CVN

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