>>Une nouvelle crise, la hantise des Argentins
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Les taux de changes affichés dans un bureau de change à Buenos Aires, le 3 septembre. |
"Cette crise, ce n'est pas une crise de plus, elle doit être la dernière. Nous avons tout pour nous en sortir", a déclaré le président argentin de centre-droit Mauricio Macri, dans un message enregistré. Depuis le début de l'année, le peso a perdu 50% de sa valeur face au dollar et la banque centrale a engagé des mesures drastiques et coûteuses pour freiner cette dégringolade.
Cette annonce intervient à la veille d'une réunion mardi 4 septembre à Washington où l'Argentine va solliciter au Fonds monétaire international (FMI) une accélération du programme d'aide à la troisième économie d'Amérique latine.
"Nous devons faire face à un problème de base: ne pas dépenser plus que ce que nous avons, nous devons tous faire les efforts pour équilibrer les comptes de l’État", a exhorté Mauricio Macri. "Nous allons demander leur contribution à ceux qui en ont la plus grande capacité: ceux qui exportent". "Nous savons que c'est une mauvaise taxe, mais je vous demande de comprendre que c'est une urgence", a-t-il dit à l'adresse des riches exportateurs agricoles.
Inflation de 30%
Plusieurs ministères seront supprimés, ce qui se traduira par une baisse de budget et d'effectifs. Après l'intervention du président, le ministre de l'Économie, Nicolas Dujovne, a précisé les mesures: le nouvel objectif sera de parvenir à l'équilibre budgétaire dès 2019, alors que l'objectif pour 2019 était de 1,3% dans le cadre de l'accord avec le FMI conclu en juin, qui comprend un prêt de 50 milliards de dollars. Alors que le déficit était passé de 6% en 2015 à 3,9% en 2017, le gouvernement s'était engagé auprès du FMI à le réduire à 2,7% cette année, 1,3% en 2019, et de parvenir à l'équilibre en 2020.
M. Dujovne doit s'envoler lundi soir 3 septembre pour Washington. Mardi 4 septembre, il a rendez-vous avec la directrice générale du FMI Christine Lagarde pour négocier une révision de l'accord signé en juin entre l'Argentine et le Fonds monétaire international. Depuis l'attribution d'un prêt de 50 milliards de dollars, dont la première tranche de 15 milliards a déjà été versée à Buenos Aires et en partie consommée, la fragile économie argentine s'est encore dégradée.
La crise monétaire s'est aggravée en août. La semaine dernière, le peso a chuté de 17%, avant de se ressaisir vendredi. En plus de la crise monétaire et de l'inflation élevée, l'économie tourne au ralenti. Le gouvernement prévoit une récession de 1% en 2018, après une croissance de près de 3% en 2017.
La baisse du pouvoir d'achat est généralisée dans ce pays de 41 millions d'habitants, où les mécanismes de revalorisation des salaires ont dans la plupart des cas un temps de retard sur l'inflation. Une grève générale est annoncée pour le 25 septembre.
AFP/VNA/CVN