Pas de trêve dans l'incendie aux Canaries, de nouvelles évacuations

Les pompiers bataillaient contre le feu, le 13 août sur l'île de La Gomera aux Canaries, où plusieurs milliers de personnes ont été évacuées tandis qu'un autre incendie de forêt a tué deux pompiers dans le Sud-Est de l'Espagne.

L’incendie brûle une partie du parc naturel de Garajonay, le 13 août sur la petite île montagneuse de La Gomera, dans l'Atlantique. Photo : AFP/VNA/CVN

Après les incendies qui ont transformé en brasier des milliers d'hectares dans tout le pays, le feu continuait à se déplacer sur la petite île montagneuse de La Gomera, dans l'Atlantique, où une partie du parc naturel de Garajonay, un sanctuaire d'espèces rares inscrit au patrimoine de l'UNESCO, a brûlé.

Toutefois les quelque 5.000 personnes évacuées entre les 12 et 13 août sur l'île de La Gomera ont pu regagner leur domicile dans la soirée.

Les responsables de la protection civile ont autorisé le retour à domicile des personnes évacuées de 14 localités, à l'exception des occupants de 39 maisons touchées par les flammes, a annoncé le 13 août le gouvernement régional.

Les autorités espèrent que "la baisse sensible des températures et de la vitesse du vent" prévue dans la nuit facilite le combat des pompiers contre les flammes, a expliqué le chef du service de la protection civile des Canaries, Humberto Gutierrez.

Le travail des pompiers "est très difficile en raison des températures élevées, au moins 35 degrés, du vent et une faible humidité", avec un taux de 11%, avait expliqué  plus tôt la porte-parole du Cabildo, l'autorité de l'île, Karen Bencomo.

Toutefois plus de 600 personnes restaient hébergées dans des centres sportifs et des écoles, en particulier les villageois de Vallehermoso évacués dans la matinée. Depuis ce village, dans une chaleur étouffante, une épaisse colonne de fumée s'élevait au-dessus des reliefs au centre de l'île, où s'étend le parc de Garajonay. "Le feu est entré dans le ravin de Vallehermoso, il se trouve dans la partie supérieure", a expliqué le maire de San Sebastian de La Gomera, la principale localité de l'île, Angel Luis Castilla.

"Tout le monde ramasse ses affaires. La Garde civile est venue, nous a dit de partir vers San Sebastian, par précaution. Tout le village part, en voiture, en taxi, en bus", témoignait dans la journée Maria Gonzalez, 43 ans, qui habite sur l'île voisine de Ténérife.

Maria était venue avec sa fille passer des vacances chez sa mère et toutes les trois faisaient leurs valises avant de quitter le village en voiture. "Les gens sont très nerveux, ils ont peur, la fumée s'est rapprochée", ajoute-t-elle.

Le 12 août, des milliers d'habitants du Sud-Ouest de l'île avaient été évacués des villages envahis par la fumée et regroupés sur la côte. Des rotations par bateau, seul moyen de quitter la zone côtière, ont permis à 900 personnes de rejoindre San Sebastian de la Gomera.

À La Gomera, la lutte contre le feu était particulièrement difficile dans les zones de ravins qui bordent le parc de Garajonay, où la fumée s'engouffre entre les reliefs comme dans des cheminées. Huit hélicoptères et quatre hydravions ont été mobilisés le 13 août pour venir à bout des incendies.

Au total, plus de 4.100 hectares ont brûlé dans l'île depuis le 4 août, dont plusieurs centaines à l'intérieur du parc, un joyau naturel abritant un ensemble végétal protégé, connu sous le nom de "laurisilva", qui rappelle les forêts subtropicales de l'ère tertiaire.

AFP/VNA/CVN

 

 

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