Google supprime 4.000 emplois chez Motorola pour le ramener dans la course

Le géant de l'Internet Google va supprimer 4.000 emplois chez Motorola Mobility, soit 20% des effectifs de sa filiale de téléphones portables en difficultés, pour mieux être en mesure de concurrencer Apple et Samsung.

Logo du géant de l'Internet Google.

Le groupe de Mountain View (Californie, Ouest des États-Unis) a dit le 13 août attendre de cette décision "un retour du département d'appareils mobiles de Motorola aux bénéfices, alors qu'il a perdu de l'argent sur 14 des 16 derniers trimestres".

Motorola avait été racheté en mai par Google pour 12,9 milliards de dollars, une acquisition qui lui permettait de contrôler la fabrication d'appareils utilisant son système d'exploitation pour appareils portables Android, et de mettre la main sur quelque 17.000 brevets.

Rebaptisé Motorola Mobility l'an dernier à la suite de la scission de la branche spécialisée en talkie-walkies, Motorola Solutions, le groupe de la banlieue de Chicago avait déposé les premiers brevets de la téléphonie mobile dès les années 1970. Longtemps numéro un sur ce marché, il a raté le tournant des "smartphones", où Apple et le sud-coréen Samsung dominent aujourd'hui.

Dans un document remis aux autorités boursières le 13 août, Google souligne que les quelque 4.000 postes supprimés, sur un total de 20.000 employés, se situeront aux deux tiers hors des États-Unis. Le groupe de Mountain View va réduire ses opérations en Asie et concentrer ses activités de recherche et développement à Chicago, Sunnyvale (Californie) et Pékin.

Une porte-parole du groupe, sans donner plus de détails sur les pays concernés, s'est contentée de souligner que les suppressions de postes donneraient lieu à "de généreuses indemnités de départ".

Coûts de licenciements importants

Dans son document boursier, Google explique vouloir que Motorola arrête la fabrication de portables bas de gamme et réduise drastiquement sa gamme de produits mobiles pour se concentrer sur "des modèles innovants et rentables", à l'instar d'Apple, dont toute la stratégie est basée sur un seul téléphone, l'iPhone. "Google doit baisser ses coûts chez Motorola s'il veut que sa filiale d'équipements gagne de l'argent", a commenté le site d'analystes 247wallst.com.

Google avertit toutefois que l'impact positif de ces suppressions d'emplois sur ses comptes ne sera pas immédiat. "Les investisseurs doivent s'attendre à voir des variations de rentabilité importantes pour Motorola pour plusieurs trimestres", note-t-il dans le document remis aux autorités boursières. Il s'attend notamment à passer dans ses comptes du troisième trimestre une charge exceptionnelle de "275 millions de dollars au maximum due aux indemnités de licenciements".

Le reste des coûts de licenciements, que le groupe n'est pas en mesure de chiffrer pour l'instant mais qui pourrait être "important", sera passé "d'ici la fin de 2012". L'annonce du 13 août montre que le groupe "avance dans l'intégration de sa filiale", remarque Gregori Volokhine, directeur de Meeschaert New York, qui rappelle aussi l'alliance existante entre Microsoft et Nokia.

L'an dernier, Motorola avait tenté de se refaire une santé en lançant sa tablette Xoom mais celle-ci avait rencontré peu de succès. Trip Chowdhry, analyste techonologique de la maison de recherche Global Equities Research, estime auprès de l'AFP que "supprimer 20% des postes n'est que le premier pas". Pour lui, Motorola doit fermer "plus de la moitié de ses 90 sites", alors que pour l'instant il prévoit d'en éliminer seulement un tiers.

Selon lui, l'objectif de Google n'est cependant pas de devenir "le numéro deux des appareils mobiles mais le numéro un des systèmes opérationnels, et l'acquisition de Motorola Mobility et de ses brevets aide son système Android pour cela".

AFP/VNA/CVN

 

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