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Des personnes se rassemblent à l'endroit où s'est produit un glissement de terrain, Maip Mulitaka, province d'Enga, Papouasie-Nouvelle-Guinée, le 24 mai 2024. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La catastrophe est survenue dans la nuit du 23 au 24 mai vers 03h00 (17h00 GMT jeudi 23 mai) dans la province d'Enga, au centre de l'archipel. Trois corps ont déjà été retrouvés, selon Steven Kandaiun, un responsable local, mais il faudra probablement des jours voire des semaines pour arrêter un bilan définitif.
Le gouverneur de cette province, Peter Ipatas, a indiqué que "plus de six villages" avaient été frappés, qualifiant le désastre de "catastrophe naturelle sans précédent" ayant causé des "dégâts considérables". Il a ajouté que ce glissement avait causé des "pertes humaines et des dégâts matériels".
"Je présente mes sincères condoléances aux familles de ceux qui ont perdu la vie", a déclaré le Premier ministre papouasien James Marape dans un communiqué.
Une équipe de secours - composée de médecins, militaires, policiers, membres d'agences onusiennes - a été dépêchée sur les lieux pour évaluer les dégâts et prendre en charge les blessés. Cette équipe aidera "aux opérations de secours, à la recherche des corps et à la reconstruction des infrastructures", a détaillé M. Marape.
D'après un photographe de l'AFP sur place, un mélange de roches et de terre s'est détaché du mont Mungalo.
"Tout d'un coup, il y a eu un grand glissement de terrain. La montagne s'est effondrée soudainement alors que les habitants dormaient encore". Leurs maisons ont été "complètement détruites", constate Steven Kandai, un responsable local.
D'autres ont "entendu un bruit puissant de rochers qui tombaient et se sont enfuis". D'autres encore ont réussi à fuir mais ont été tués en chemin par des chutes d'arbres et des éboulements de rochers, explique-t-il.
Selon Nickson Pakea, président de la Chambre de commerce et d'industrie de la ville aurifère de Porgera, proche de la zone touchée par le glissement de terrain, jusqu'à 300 personnes étaient présentes dans le village de Kaokalam, victime de l'éboulement, au moment de la catastrophe. Un chiffre qui n'a pas pu être confirmé par l'AFP.
Dans ce village, "il semble que plus de 100 maisons aient été ensevelies", a déclaré à l'AFP Vincent Pyati, président d'une association locale. "On ne sait pas encore combien de personnes se trouvaient dans ces maisons".
"Bouleversé"
À la suite de la catastrophe, des dizaines de personnes se sont immédiatement mises à pied d'œuvre pour retrouver d'éventuels survivants ensevelis sous des tas de pierres et de terre. Munies de lampes frontales, de machettes et de haches, elles déblayaient les éboulis.
À la tombée de la nuit vendredi 24 mai, les secours tentaient encore de sortir de terre d'éventuels survivants à l'aide d'une pelleteuse et d'outils.
Photo diffusée par l'Organisation internationale pour les migrations le 25 mai 2024 d'habitants transportant un corps sur un brancard dans le village de Yambali, situé dans la région de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, frappée par un glissement de terrain. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La secrétaire générale par intérim de l'antenne nationale de la Croix-Rouge, Janet Philemon, a indiqué à l'AFP que le glissement de terrain avait eu lieu dans une zone isolée et qu'il faudrait peut-être deux jours aux services d'urgence et à l'aide pour atteindre la zone.
L'autoroute la plus proche, qui mène à la ville de Porgera, a par ailleurs été bloquée, compliquant l'accès des secours à la zone touchée.
La Croix-Rouge estime qu'entre 100 et 500 personnes pourraient avoir été blessées ou tuées dans le glissement de terrain, mais Mme Philemon a précisé qu'elle essayait "de se faire une image plus précise de la situation".
L'organisation s'est dite prête à prodiguer des premiers soins aux personnes touchées et à leur fournir du matériel comme des couvertures.
Le président Joe Biden s'est dit "bouleversé par les pertes humaines et la dévastation", ajoutant que les États-Unis étaient "prêts à participer" aux efforts de reconstruction avec des partenaires tels que l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
La ministre australienne des Affaires étrangères Penny Wong a déclaré que son gouvernement se tenait prêt, dans un premier temps, "à participer aux opérations de secours".
"Il n'y a aucune indication de séisme ou de quoi que ce soit qui ait pu déclencher" le phénomène, a expliqué Mme Philemon, ajoutant que la zone touchée est un lieu d'exploitation minière aurifère.
"Des personnes ont peut-être travaillé à extraire de l'or sur cette montagne", a-t-elle déclaré, suggérant aussi que le glissement de terrain avait pu être provoqué par de fortes pluies.
Située juste au sud de l'équateur, la région fait régulièrement l'objet de violentes précipitations.
En mars, au moins 23 personnes ont perdu la vie quand un glissement de terrain est survenu dans une province voisine.
AFP/VNA/CVN