John Kerry est rentré le 4 avril à Washington d'une folle tournée de deux semaines en Europe et au Proche-Orient, laissant Israël et les Palestiniens aux prises avec la pire crise depuis la relance en juillet de leur dialogue direct, sous parrainage américain.
Dans un très rare accès de pessimisme et d'exaspération, le chef de la diplomatie américaine a clairement évoqué, le 4 avril à Rabat, la fin possible du processus de paix qu'il s'est échiné à remettre sur les rails.
Le secrétaire d'État américain John Kerry en visite à Rabat le 4 avril. |
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Après une dizaine de navettes en Israël et en Cisjordanie depuis un an, des centaines d'heures de tractations avec leurs dirigeants, M. Kerry a prévenu qu'il était "temps de redescendre sur terre". "Il y a des limites au temps et aux efforts que les États-Unis peuvent consacrer si les parties ne sont pas désireuses de faire des progrès".
Le rôle de médiateur que Washington a toujours tenu entre Israël et les Palestiniens "n'est pas une démarche sans fin et cela ne l'a jamais été", s'est agacé le secrétaire d'État américain.
Les négociations directes avaient redémarré sous son égide à Washington les 29 et 30 juillet 2013, après trois ans de gel, et doivent durer théoriquement neuf mois, soit jusqu'à la fin avril.
John Kerry s'entretiendra avec le président Barack Obama pour "évaluer précisément ce qui est possible et n'est pas possible" de faire. Se refusant à jeter l'opprobre sur l'un ou l'autre camp, il a dit "regretter qu'au cours des derniers jours, les deux parties aient pris des initiatives qui n'aident pas" à la poursuite des discussions.
Il faisait allusion au refus d'Israël de libérer le 29 mars le dernier contingent de prisonniers, prévu dans le cadre de la relance des pourparlers, et à la réaction du président palestinien Mahmoud Abbas qui a demandé le 2 avril l'adhésion de la Palestine à 15 conventions et traités internationaux.
AFP/VNA/CVN