Kenya : explosions dans le quartier somalien de Nairobi, au moins six morts

Au moins six personnes ont été tuées par trois explosions quasi simultanées le 31 mars à Eastleigh, le plus grand quartier somalien de la capitale kényane Nairobi, a annoncé la police.

"Bien sûr, nous soupçonnons qu'il s'agit d'une attaque terroriste", a déclaré à la presse le commandant de la police de Nairobi, Benson Kibue.

"Les blessés sont au nombre de 25, ils sont dans plusieurs hôpitaux. Et nous avons récupéré six cadavres", a-t-il ajouté.

Des paramilitaires kényans arrivent sur le site de l'explosion à Nairobi, le 31 ma
Des paramilitaires kényans arrivent sur le site de l'explosion à Nairobi, le 31 mars.

Les trois explosions ont visé deux petits restaurants et une clinique du quartier très densément peuplé d'Eastleigh, une zone souvent appelée "Petit Mogadiscio" à cause de sa population majoritairement somalienne.

La police tentait toujours de déterminer quel type d'explosif a été utilisé. M. Kibue a déclaré qu'une des explosions, la plus puissante, pourrait être due à une bombe artisanale, tandis que des témoins sur place ont indiqué qu'une ou deux grenades avaient également été utilisées.

Eastleigh a été touché à plusieurs reprises ces dernières années par des explosions, généralement attribuées par la police à des islamistes extrémistes.

Les secours ont rapidement voulu rassembler les morceaux de corps éparpillés par la plus grosse explosion, mais la police, qui a mobilisé d'importants effectifs, les en a empêchés en bouclant la zone pour rechercher d'éventuelles autres bombes, a constaté un photographe.

Les explosions ont eu lieu alors que les habitants rentraient chez eux en fin de journée, certains s'arrêtant dans le quartier pour dîner.

Cette attaque survient une semaine après une fusillade mortelle dans la ville portuaire de Mombasa, où six personnes avaient péri lorsque des hommes armés avaient ouvert le feu sur les fidèles dans une église du quartier de Likoni.

Les autorités kényanes ont prévenu que les risques de violences islamistes au Kenya étaient élevés et les mesures de sécurité ont été renforcées dans les principales villes du pays.

La découverte, plus tôt ce mois-ci, d'un véhicule chargé d'explosifs devant un poste de police de Mombasa, et la révélation que la police ne l'avait fouillé que six jours après l'avoir saisi et avoir arrêté ses occupants, a encore aggravé le climat d'insécurité régnant dans le pays.

Le commandant Kibue a promis que ses hommes arrêteraient les auteurs des explosions du 31 mars, assurant qu'il "n'y a aucune raison de paniquer".

Le Kenya a été touché par une série d'attaques islamistes meurtrières depuis octobre 2011, lorsqu'il a envoyé des troupes combattre les insurgés islamistes shebab, liés à Al-Qaïda, dans le Sud de la Somalie voisine.

Les shebab ont revendiqué l'attaque la plus meurtrière, celle du centre commercial Westgate de Nairobi, en septembre dernier, qui avait coûté la vie à au moins 67 personnes.

Des dizaines d'attaques de moindre envergure, la plupart dans la capitale, sur la côte ou dans les régions de l'Est et du Nord-Est frontalières de la Somalie, ont également été attribuées aux shebab.

AFP/VNA/CVN

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