Dans un discours prononcé à l'occasion de sa première visite officielle au Parlement européen à Strasbourg, M. Ban a appelé les États membres de l'UE à faire preuve de leur solidarité et leur leadership, disant que la meilleure façon de relever les défis mondiaux est de travailler ensemble.
"Si nous partageons la charge, nous allons partager les bénéfices", a-t-il affirmé.
Selon le chef de l'ONU, le monde est confronté à trois défis mondiaux, à savoir lutter contre l'extrême pauvreté dans le monde, s'attaquer au changement climatique, et établir un monde libre d'armes nucléaires. Ban Ki-moon a déclaré que les deux blocs avaient besoin de renforcer les ressources et la reddition de comptes, mais aussi de promouvoir la croissance, le travail décent, l'énergie propre et l'innovation, pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement d'ici à 2020.
Il a également souligné la nécessité d'obtenir des progrès à la conférence de l'ONU sur le climat qui aura lieu à Cancun au Mexique en novembre, mais aussi de combler le fossé entre pays en développement et pays industrialisés en leur fournissant rapidement un financement. "Plus nous attendons, plus nous aurons à payer dans les domaines de la compétitivité, des ressources et des vies humaines", a-t-il dit.
Ban Ki-moon a enfin souligné l'importance de passer à un monde plus sûr en accueillant les résolutions des deux blocs sur les armes nucléaires et le désarmement. "Nous vivons dans un monde interconnecté avec des défis interconnectés. Aucun pays ne peut le faire tout seul", a-t-il encore affirmé.
M. Ban a appelé aussi les Européens à montrer davantage de tolérance envers leurs immigrés, en particulier musulmans. "Une tendance dangereuse est en train d'apparaître : certains jouent sur la peur des gens", a déclaré M. Ban devant les eurodéputés, qui à ce moment l'ont applaudi. "Ils accusent les immigrants de violer les valeurs européennes, alors que trop souvent ce sont les accusateurs qui subvertissent ces valeurs et donc l'idée même de ce que cela signifie d'être citoyen de l'Union européenne." Les chapitres les plus sombres de l'histoire de l'Europe ont été écrits avec un tel langage, a commenté M. Ban, relevant qu'"aujourd'hui, les cibles principales sont des immigrants de croyance musulmane". "L'Europe ne peut pas se permettre des stéréotypes qui ferment les esprits et nourrissent la haine. Et le monde ne peut pas se permettre une Europe qui fait cela", a-t-il poursuivi.
"Le défi européen du 21e siècle est - après avoir +gagné la paix+ au siècle passé - celui de la tolérance à l'intérieur", a poursuivi le dirigeant des Nations unies, relevant que "les immigrants souffrent de manière disproportionnée du chômage, de discrimination, d'inégalité des chances à l'école ou au travail".
Le secrétaire général s'est félicité de l'initiative prise par le Conseil de l'Europe d'une réunion "à haut niveau" avec l'UE hier à Strasbourg pour "discuter de l'intégration des Roms en Europe".
XINHUA-AFP/VNA/CVN