Afin de parvenir à cet éventuel cessez-le-feu "humanitaire (...), j'appelle le LTTE (Tigres de libération de l'Eelam tamoul) à laisser partir le reste des civils et à déposer les armes et j'appelle le gouvernement à exercer la plus grande retenue, notamment en n'utilisant aucune arme lourde", a ajouté le responsable aux affaires humanitaires des Nations unies.
"Le bilan humain sur la population civile est terrible (après) des mois de combats dans lesquels les habitants de la zone du conflit ont été pris au piège", a rappelé M. Holmes, arrivé à Colombo dans la nuit de samedi à le 26 avril pour une visite de 2 jours.
Washington a renouvelé samedi son appel à un cessez-le-feu et exprimé son inquiétude pour les milliers de civils toujours pris au piège des combats. "Assurer la sûreté et la sécurité des civils qui restent pris dans le conflit et respecter la loi humanitaire internationale doivent être les priorités numéro un du gouvernement du Sri Lanka et des Tigres tamouls", a indiqué le département d'État.
Depuis qu'a commencé lundi un exode massif de civils tamouls, l'ONU pense que plus de 100.000 personnes se sont échappées de la mince bande côtière de 10 km2 où sont acculés des guérilleros des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE). Mais il reste encore 50.000 civils retenus par les rebelles, s'alarment les Nations unies.
Colombo les évalue à 15.000, servant de "boucliers humains" aux insurgés et affirme avoir "sauvé" 110.000 Tamouls qui ont fui la poche des Tigres depuis lundi, à la faveur de "la plus grande opération de libération d'otages dans l'histoire".
Depuis des semaines, le Sri Lanka rejette les exhortations internationales et appels du LTTE à un cessez-le-feu ou à une "pause" humanitaire et reste sourd à la colère de la diaspora tamoule en Occident. Mais Colombo est soumis à une "énorme pression internationale", a reconnu un responsable gouvernemental.
Les ministres des Affaires étrangères du G8 (États-Unis, Russie, Allemagne, Japon, France, Canada, Grande-Bretagne et Italie) ont appelé l'armée et le LTTE à "prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter de nouvelles victimes civiles".
Selon l'ONU, plus de 6.500 civils ont probablement été tués et 14.000 blessés depuis que l'armée a lancé en janvier son offensive "finale" dans un Nord-Est aujourd'hui dévasté.
Bailleurs de fonds au Sri Lanka, les États-Unis avaient déjà sommé vendredi "les 2 parties de cesser immédiatement les combats et de laisser les civils quitter en toute sécurité" le théâtre de guerre.
Un dernier carré de Tigres tamouls, commandé par Velupillaï Prabhakaran, sont terrés à quelques kilomètres du bourg côtier de Puttumatalan, où des journalistes ont, pour la première fois, été emmenés vendredi par l'armée. Invisible depuis 18 mois, M. Prabhakaran est depuis 37 ans à la tête de cette redoutable guérilla jusqu'au-boutiste. Les Tigres, préférant se suicider plutôt que de se rendre, portent sur eux une pastille de cyanure.
En pleine débâcle, les séparatistes ont averti qu'"une famine était imminente pour 165.000 personnes vivant dans la région (du conflit) en raison de la baisse des stocks (de vivres) et du blocage délibéré des ravitaillements" par Colombo.
Déjà, un hôpital à Vavuniya, au sud de la zone du conflit, est "débordé" par l'afflux de réfugiés blessés qui risquent de mourir, a averti Médecins Sans Frontières (MSF).
AFP/VNA/CVN