>>BM : Omicron pourrait provoquer un scénario du pire pour la croissance mondiale
>>Plus de la moitié des Européens touchés par Omicron d'ici deux mois
Des soignants s'occupent d'un patient atteint du COVID-19 dans l'hôpital de Crémone, en Italie, le 11 janvier. |
"Bien qu'Omicron provoque des symptômes moins sévères que Delta (le variant jusque-là dominant, Ndlr), il reste un virus dangereux, en particulier pour ceux qui ne sont pas vaccinés", a déclaré le directeur général de l'organisation Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'une conférence de presse.
Le variant, qui a été identifié pour la première fois en Afrique australe fin novembre 2021, a depuis pris le monde d'assaut, transformant les courbes marquant les infections quotidiennes dans de nombreux pays en murs verticaux, à des niveaux jamais vu depuis le début de la pandémie.
Les symptômes moins sévères - en particulier pour les personnes totalement vaccinées et qui ont eu une dose de rappel - que Delta incitent certains à y voir désormais une maladie bénigne.
Mais, mets-en garde le Dr Tedros, "plus de transmission, cela veut dire plus d'hospitalisations, plus de morts, plus de gens qui ne peuvent pas travailler, y compris des enseignants et des personnels de santé, et plus de risques qu'un autre variant émerge qui sera encore plus transmissible et plus mortel qu'Omicron".
"Ce n'est pas une maladie bénigne, c'est une maladie que l'on peut prévenir avec les vaccins", a lancé pour sa part Michael Ryan, le responsable des situations d'urgence à l'OMS.
"Ce n'est pas le moment d'abandonner, ce n'est pas le moment de baisser la garde, ce n'est pas le moment de dire que c'est un virus qui est le bienvenu, aucun virus n'est le bienvenu", a lancé le docteur Ryan.
L'espoir de certains est qu'en raison de son extraordinaire taux de transmission Omicron remplace les variants plus dangereux et permette de transformer la pandémie en une maladie endémique plus facilement gérable.
Épidémies concomitantes
Pour la docteure Maria Van Kerkhove, en charge de la gestion de la pandémie de COVID-19 à l'OMS, "le virus est en bonne voie pour devenir endémique mais nous n'en sommes pas là" et la situation est marquée par la difficulté à prédire ce qui va se passer, comme par exemple l'apparition d'un nouveau variant.
"Nous n'avons pas la même prédictibilité qu'avec la grippe, qui est saisonnière, on arrivera peut-être à cela avec le COVID-19 mais on n'en est pas encore là et par conséquent nous sommes prudents dans nos prédictions", a-t-elle souligné.
Ajoutant qu'il était possible de mettre fin à la pandémie mais à conditions d'étendre les taux de vaccination élevés à l'ensemble du monde et pas seulement dans les pays riches mais aussi de réduire le taux d'infection. "La façon dont cela va se terminer dépend entièrement de nous", a-t-elle dit.
L'OMS s'attend à ce que le virus "continue à évoluer" mais ne sait pas dans quel sens. Elle s'attend aussi à ce qu'il continue à y avoir des flambées d'infections parmi les personnes non vaccinées et que le monde va connaître des épidémies concomitantes -COVID et grippe par exemple- parce que les gens vont recommencer à se rencontrer.
"Mais nous nous attendons aussi à pouvoir réduire la gravité des symptômes et le nombre de décès grâce à la vaccination mais aussi en améliorant les soins et en facilitant l'accès à ces soins", a dit la docteure. Il y a beaucoup d'éléments en jeu, "mais la façon dont cette pandémie va évoluer dépend de chacun de nous", a-t-elle répété.
AFP/VNA/CVN