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Préparation d'une seringue contenant une dose du vaccin contre le COVID-19, dans un centre de vaccination à Montréal. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette "contribution santé", le gouvernement de la province francophone du Canada durement frappée par la vague Omicron souhaite qu'elle représente un "montant significatif" qui est encore en discussion. Selon le Premier ministre québécois François Legault, les 10% de Québécois qui n'ont reçu à ce jour aucune dose de vaccin ne doivent pas "nuire" aux 90% qui se sont fait vacciner.
"Ce n'est pas à l'ensemble des Québécois de payer", a-t-il martelé lors d'une conférence de presse parlant d'un "fardeau financier pour tous les Québécois". Le Premier ministre québécois a expliqué que si les adultes non vaccinés ne représentent que 10% de la population, ils comptent pour 50% des personnes en soins intensifs, évoquant une situation "choquante".
Cette taxe ne concernerait pas les personnes ne pouvant pas être vaccinées pour des raisons médicales. "Je comprends et je sens cette grogne à l'égard de la minorité non vaccinée qui vient, toutes proportions gardées, engorger nos hôpitaux", a-t-il ajouté. Il y a quelques jours, le Québec avait déjà annoncé que certains commerces non-essentiels allaient être interdits aux non-vaccinés, à commencer par ses magasins vendant de l'alcool et du cannabis.
Dans de nombreux autres pays dans le monde, la pression sur les non-vaccinés se fait de plus en plus forte. En France, le gouvernement veut instituer un pass vaccinal. Le président Emmanuel Macron a joué la provocation en déclarant : "Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder".
Des personnes portent le masque de protection pour lutter contre le COVID-19 à Ontario, au Canada, le 29 décembre 2021. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Certains pays européens ont opté pour l'obligation vaccinale - comme l'Autriche ou l'Italie pour les plus de 50 ans - et Singapour ne prend plus en charge les frais médicaux des malades atteints du coronavirus ayant refusé de se faire vacciner. Mais le Québec, qui a de nouveau mis en place des mesures très restrictives pour lutter contre la vague Omicron, est l'un des premiers endroits à envisager une taxation spécifique pour ceux qui refusent le vaccin.
Hôpitaux saturés
Pour tenter d'endiguer la nouvelle vague, le Québec a réinstauré depuis le 31 décembre de nombreuses restrictions, dont le couvre-feu dès 22h00 et l'interdiction des rassemblements privés. La province, dont les hôpitaux souffrent d'un manque chronique de personnel et sont déjà saturés, veut maintenant spécifiquement cibler les non-vaccinés.
Au total, 2.742 personnes atteintes du COVID sont hospitalisées au Québec, qui compte environ 8 millions d'habitants et quelque 255 personnes se trouvent en soins intensifs. Mais la stratégie du gouvernement du Québec (dirigé par la Coalition Avenir Québec) est décriée par de nombreux partis d'opposition : Eric Duhaime, le chef du parti conservateur du Québec, a estimé sur Twitter mardi que le Premier ministre continuait "de trouver des outils et même une nouvelle taxe pour diviser les Québécois".
Le parti Québec solidaire déplore une mesure qui oublie "complètement" les personnes vulnérables et la cheffe du parti libéral du Québec, Dominique Anglade, favorable à l'obligation vaccinale, évoque une "diversion". Au Canada, le gouvernement fédéral étudie la possibilité de priver d'indemnité chômage les Canadiens sans travail qui refusent de se faire vacciner.
AFP/VNA/CVN