S'adressant le 24 mars aux Américains lors d'une conférence de presse, M. Obama a estimé que son budget est "inséparable du rétablissement économique". Il a rencontré le 25 mars ses anciens collègues du Sénat pour les convaincre d'adopter son projet.
À l'issue de la rencontre, le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a dit s'attendre à ce que le projet de loi soit adopté la semaine prochaine par la haute assemblée. Mais nombre de démocrates et de républicains sont affolés par les dernières estimations du déficit public, qui devrait atteindre le montant record de 1.845 milliards de dollars lors du prochain exercice budgétaire (octobre 2009 à septembre 2010), soit l'équivalent de 13,1% du produit intérieur brut (PIB).
Les chiffres du Bureau du budget du Congrès (CBO) "sont une piqûre de rappel", a déclaré le démocrate Kent Conrad, le président de la commission du Budget, qui a présenté un projet de budget moins cher que les 3.500 milliards de dollars de dépenses soumises au Congrès fin février par l'administration.
La commission prévoit une hausse de 7% seulement des dépenses de fonctionnement des différents organismes fédéraux, hors budget de la défense, contre 10,1% pour le budget du président.
Sur 5 ans, le projet de M. Conrad économisera, selon lui, 160 milliards de dépenses dites "discrétionnaires" (armée, police fédérale, autoroutes), plus de 200 milliards de dépenses dites "obligatoires" (sécurité sociale, système de santé) et 157 milliards en termes de recettes. "Notre objectif est de passer d'un déficit de 1.700 milliards à 508 milliards en 2014 (...)", a déclaré M. Conrad.
À la Chambre des représentants, son homologue John Spratt envisage des coupes similaires dans le projet qu'il présentera cette semaine.
Le vice-président Joe Biden s'est toutefois dit confiant de voir "notre budget adopté intact avec tous ses éléments importants".
Le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, a assuré que M. Obama était satisfait que ses priorités budgétaires -réforme de la couverture santé, éducation, énergie et réduction de moitié du déficit d'ici 4 ans- aient été préservées dans le projet du Sénat.
Il a toutefois reconnu que M. Obama n'avait pas obtenu tout ce qu'il voulait. "C'est rarement le cas pour un président", a-t-il déclaré.
Côté républicain, le sénateur Judd Gregg, membre de la commission du Budget, a annoncé "toute une série" d'amendements. "Le budget du président accroît la dette d'un montant supérieur à tous les budgets et toutes les dettes cumulés entre George Washington et George W. Bush", a-t-il estimé.
Les républicains dénoncent un budget qui "dépense trop, emprunte trop et taxe trop" et misent sur des divisions dans le camp démocrate. "J'ai l'impression que l'administration redoute de ne pas avoir suffisamment de votes du côté démocrate pour l'adoption du budget", a déclaré le chef de la minorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell, évoquant des "défections possibles".
AFP/VNA/CVN