>>11-Septembre : un 11e anniversaire dans une relative sobriété
Le président des États-Unis, Barack Obama (centre) prend son discours au 11e anniversaire des attentats du 11-Septembre à Washington. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Quand les livres d'histoire seront écrits, ce qui restera du 11-Septembre ne sera ni la haine ni les divisions, mais un monde plus sûr, un pays plus fort et des gens plus unis qu'auparavant", a déclaré M. Obama, en rencontrant des familles au Pentagone, l'une des cibles des attentats qui avaient fait près de 3.000 morts. Le président a assuré que son pays avait "infligé un coup dévastateur" à Al-Qaïda. "Et Oussama ben Laden ne nous menacera plus jamais", a ajouté M. Obama, qui avait ordonné la mission dans laquelle a été tué le fondateur de la nébuleuse extrémiste le 2 mai 2011 au Pakistan.
Pendant ce temps aux États-Unis, comme tous les ans, six moments de silence ont été observés sur le site des attentats à New York : à 08h46, l'heure à laquelle un premier avion de ligne s'était encastré dans une des tours jumelles du World Trade Center; à 09h03 quand le 2e avion avait frappé la deuxième tour; à 09h37 quand un troisième avion avait heurté le Pentagone; à 10h03 quand un quatrième avion s'était écrasé dans un champ à Shanksville (Pennsylvanie, Est).
Le moment où les tours s'étaient effondrées a également été marqué d'un moment de silence. Toute la matinée, le nom des morts a été égrené par leurs proches, au mémorial ouvert l'an dernier sur le lieu du drame. À 08h46, le président et sa femme Michelle s'étaient également recueillis en silence, la main sur le cœur, dans les jardins de la Maison Blanche à Washington où les drapeaux étaient en berne. Au Congrès, 275 élus du Sénat et de la Chambre se sont réunis pour chanter devant des touristes médusés "God Bless America" (que Dieu bénisse l'Amérique).
"Il est temps de faire autre chose"
Le candidat républicain à la Maison Blanche Mitt Romney a de son côté évoqué lors d'un discours devant l'Association américaine des gardes nationaux, à Reno dans le Nevada (Ouest), ses souvenirs de ce jour-là. Il se trouvait alors à Washington pour une rencontre avec des élus et se rappelle avoir été frappé par "l'odeur de guerre" qui régnait à proximité du Pentagone, "quelque chose que je n'aurais jamais imaginé sentir en Amérique".
Mais à New Nork ni le maire de la ville Michael Bloomberg, présent pour la commémoration, ni aucune personnalité politique n'a pris la parole. "Nous avons fait ça pendant dix ans, il est temps de faire autre chose", a expliqué le maire à la chaîne locale d'ABC. Ni le New York Times ni le New York Post n'ont d'ailleurs mentionné l'anniversaire en une. De fait, après les cérémonies des 10 ans, beaucoup d'Américains sont aujourd'hui plus préoccupés par la crise économique et semblent avoir tourné la page, aidés par la mort de ben Laden.
"Je suis beaucoup plus détendue", confiait June Pollicino, qui a perdu son mari dans la tragédie. "Après le 9e anniversaire, nous avions commencé à préparer le 10e. Cette année nous pouvons le célébrer d'une manière discrète". La campagne présidentielle n'a même pas été suspendue. MM. Obama et Romney ont simplement interrompu pour un jour leurs publicités électorales télévisées, extrêmement agressives.
À New York, sur le lieu du drame, la vie a depuis longtemps repris, même si "ground zero" reste un vaste chantier inachevé. Plusieurs gratte-ciels sont en construction, dont le plus grand atteindra, avec sa flèche, 541 mètres. Il sera alors le bâtiment le plus haut des États-Unis, comme l'étaient les tours jumelles.
AFP/VNA/CVN