Des diplomates américains visés dans un attentat meurtrier à Peshawar (Pakistan). Photo : AFP/VNA/CVN |
Bête noire des Américains depuis un attentat suicide à Khost fin 2009 qui avait tué sept agents de la CIA, Haqqani "remplit" tous les critères américains d'une "organisation terroriste étrangère", a annoncé dans un communiqué le 7 septembre la secrétaire d'État, Hillary Clinton. Dans un "rapport envoyé aujourd'hui au Congrès", Mme Clinton affirme son "intention de désigner (Haqqani) comme +entité terroriste mondiale+".
Cette décision a pour conséquences "l'interdiction de tout soutien matériel ou financier au réseau Haqqani et le gel de tous les biens et intérêts de l'organisation aux États-Unis".
Washington, engagé militairement en Afghanistan et à la frontière avec le Pakistan, poursuivra sa "campagne de pressions militaire et diplomatique sur le réseau, pour démontrer la détermination des États-Unis à réduire la capacité de l'organisation à perpétrer des attentats".
Le Pentagone s'est félicité d'une désignation qui va "presser le Pakistan à agir" contre Haqqani. Mais pour Islamabad, via son ambassade à Washington, "ce n'est pas notre affaire, c'est celle des États-Unis, les Haqqani n'étant pas Pakistanais".
L'administration Obama était divisée sur le dossier Haqqani. Des responsables de la Maison Blanche laissaient entendre qu'ils redoutaient une dégradation des relations avec le Pakistan, déjà mises à mal par l'opération américaine contre Oussama ben Laden en mai 2011.
Un responsable des services de sécurité pakistanais avait d'ailleurs prévenu par avance que "classer le réseau Haqqani comme groupe terroriste ne sera pas un bon signe pour l'avenir des relations entre le Pakistan et les États-Unis". Mais un diplomate américain a assuré que les Pakistanais, "prévenus depuis plusieurs semaines, n'ont pas exprimé leurs préoccupations".
Ce responsable ne prévoit "aucun impact négatif" sur la relation américano-pakistanaise. "Les Pakistanais partagent notre désir de combattre le terrorisme", a renchéri un porte-parole du département d'État, admettant une "relation complexe" avec cette puissance nucléaire militaire d'Asie du Sud, que George W. Bush avait érigée en alliée dans sa "guerre contre le terrorisme" après le 11-Septembre.
Les États-Unis viennent de retisser des liens avec Islamabad qui a rouvert en juillet les routes d'approvisionnement de l'OTAN en Afghanistan.
AFP/VNA/CVN