Les États-Unis transfèrent aux Afghans plus de 3.000 détenus du "Guantanamo afghan"

Les États-Unis ont transféré le 10 septembre aux autorités afghanes plus de 3.100 prisonniers, notamment des membres présumés des talibans et d'Al-Qaïda, détenus à la prison de Bagram, souvent qualifiée de "Guantanamo afghan", lors d'une cérémonie.

Les États-Unis ont transféré le 10 septembre aux autorités afghanes plus de 3.100 prisonniers, détenus à la prison de Bagram. Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous sommes aujourd'hui les témoins d'une cérémonie glorieuse qui marque le transfert de la gestion des prisonniers afghans aux Afghans eux-mêmes", s'est félicité sur place le ministre afghan de la Défense, Enayatullah Nazari. Quelque 3.182 détenus ont ainsi été transférés aux autorités afghanes, a précisé Safiullah Safi, commandant des forces de police de l'armée afghane. La prison de Bagram, mise sur pied il y a une décennie à côté de l'immense base américaine du même nom, se trouve à une soixantaine de kilomètres au nord de la capitale afghane Kaboul.

Ce centre de détention, où sont écroués des membres présumés des talibans ou d'Al-Qaïda, est devenue depuis dix ans un symbole de l'occupation américaine pour de nombreux Afghans et a fait cette année l'objet d'intenses tractations entre les États-Unis et le gouvernement afghan. Début janvier, alors qu'une esquisse de négociations s'amorçait entre talibans et Américains, le président afghan Hamid Karzaï, qui selon plusieurs sources se sentait exclu de cette ébauche de processus de paix, avait ordonné aux Américains de transférer rapidement à son administration le contrôle de la prison.

Un accord avait finalement été annoncé le 9 mars, prévoyant le transfert des prisonniers de Bagram au gouvernement afghan d'ici ce le 10 septembre 10 septembre. Le transfert de Bagram aux Afghans était entre-temps devenue l'une des conditions posée par Kaboul pour la signature d'un accord de partenariat stratégique à long terme entre États-Unis et Afghanistan.

À l'approche du retrait, fin 2014, des troupes de l'OTAN présentes en Afghanistan depuis 2001, ce transfert est hautement symbolique, estiment de nombreux analystes, soulignant les divergences tenaces entre Washington et Kaboul sur les modalités de leur accord. Le sort des plus de 600 prisonniers, qui sont arrivés à Bagram après le 9 mars, demeure toutefois incertain, car l'accord conclu en mars concernait les 3.100 prisonniers détenus à l'époque. Parmi eux figurent 50 non-Afghans qui pourraient risquer d'être détenus indéfiniment sans motif clair.

Le risque que des prisonniers de grande importance soient libérés par Kaboul pour des raisons politiques ou de corruption pourrait expliquer la réticence des militaires américains au transfert de l'ensemble de la population carcérale de Bagram. Aussi, selon les autorités afghanes, les troupes étrangères n'ont plus le droit depuis le 10 septembre d'interpeller et de détenir des citoyens afghans. Or les États-Unis estiment avoir toujours le droit de capturer et détenir des protagonistes du conflit afghan car l'accord du 9 mars portait uniquement sur les 3.100 détenus alors emprisonnés à Bagram.

AFP/VNA/CVN

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