Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov. |
Photo : CTV/CVN |
"Nous proposons à nos partenaires occidentaux l'organisation d'une +conférence de Taëf+ entre tous les acteurs du conflit, du type de celle qui a permis la fin de la guerre civile libanaise en 1990. Cette conférence devrait réunir des représentants de l'opposition et du régime, mais aussi des communautés chrétienne, alaouite, druze", a déclaré Mikhaïl Bogdanov au quotidien à paraître le 11 septembre.
"Compte tenu des divisions de l'opposition et des armes qui parviennent aux rebelles, le risque d'une somalisation de la Syrie existe, si jamais le régime tombait brutalement demain. Il faut tout faire pour éviter cette désagrégation d'un État centralisé, et son éclatement entre communautés", a ajouté M. Bogdanov.
Selon Le Figaro, le responsable russe se trouvait à Paris ce week-end, où il a rencontré des opposants syriens et des diplomates français. Le ministère des Affaires étrangères n'a pas confirmé dans l'immédiat ces rencontres. La conférence "devra garantir une sortie de crise non violente et permettre de dessiner les contours de la Syrie de demain", a ajouté le responsable russe, avant de réitérer le soutien russe à l'accord de Genève.
Conclu en juin à Genève par le groupe d'action sur la Syrie réunissant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (États-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne) ainsi que la Turquie et la Ligue arabe, cet accord est "la seule feuille de route actuellement sur la table", a-t-il estimé.
La Russie a déjà annoncé le 8 septembre qu'elle allait pousser le Conseil de sécurité de l'ONU à approuver l'accord de Genève sur les principes d'une transition en Syrie. Selon M. Bogdanov, "le régime est encore solide", et "jouit d'un soutien important de la population". "Nous n'avons jamais dit que le maintien d'al-Assad au pouvoir était un préalable à toute négociation. Mais nous disons également que ce n'est pas aux Russes, ni aux Français, de décider du sort du président syrien".
L'accord de Taëf auquel M. Bogdanov fait référence est un traité inter-libanais, signé le 22 octobre 1989 par des députés musulmans et chrétiens libanais pour mettre fin à la guerre civile libanaise (1975-1990). Il avait été négocié à Taëf en Arabie saoudite, sous l'égide de ce pays, du Maroc et de l'Algérie, avec le soutien de la diplomatie des États-Unis.
AFP/VNA/CVN