Obama condamne le meurtre d'un otage japonais par le groupe État islamique

Barack Obama a "fermement" condamné samedi 24 janvier "le meurtre brutal du citoyen japonais Haruna Yukawa par le groupe terroriste État islamique", annoncé dans une vidéo qui n'avait jusqu'ici pas été authentifiée par les autorités japonaises.

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Cette déclaration du président américain, ainsi qu'une réaction du Premier ministre britannique David Cameron allant dans le même sens, semblent indiquer que les services occidentaux ont authentifié cette vidéo annonçant l'exécution d'un des deux Nippons otages du groupe EI en Syrie. Le président américain, en route pour un déplacement en Inde, a présenté ses "condoléances au peuple japonais" et demandé la libération du second otage nippon, selon un communiqué de l'exécutif américain.

"Nous renouvelons notre appel à la libération immédiate de Kenji Goto et de tous les autres otages. Nous nous tenons aux côtés de notre allié japonais et applaudissons son dévouement pour la paix et pour le développement dans une région loin de ses frontières", a ajouté M. Obama. "Nous continuerons à travailler ensemble pour traduire ces meurtriers en justice et continuerons à mener des actions pour affaiblir et au final éliminer l'EI", a-t-il conclu.

Barack Obama, le 23 janvier 2015 à la Maison Blanche, à Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le gouvernement japonais n'a de son côté toujours pas confirmé l'authenticité de la vidéo annonçant l'exécution d'un de ses deux otages en Syrie. Celle-ci, qui dure près de trois minutes, montre une image fixe de Kenji Jogo en blouse orange tenant dans les mains une photo de ce qui semble être le corps de Haruna Yukawa. Dans un enregistrement sonore, il fait état d'une demande d'échange de prisonnier de la part du groupe EI pour sa libération.

Dans un communiqué, Rita Katz, la directrice de SITE, le centre américain spécialisé dans la surveillance en ligne de la mouvance jihadiste, a affirmé que son groupe était en mesure de confirmer l'authenticité de l'enregistrement, "du fait de (ses) recherches approfondies et de (sa) connaissance de l'infrastructure de l'EI et d'autre groupes jihadistes sur internet".

"La vidéo a bien été diffusée par l'EI", a-t-elle ajouté même si "elle ne présente pas les mêmes caractéristiques des précédentes vidéos de décapitation. Le montage a visiblement été fait à la hâte et il manque les habituels logos d'Al-Furqan media foundation, bras armé médiatique de l'EI".

Barbarie meurtrière

Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a dénoncé des procédés inadmissibles, à l'issue d'une réunion de crise. Il a juré de répondre fermement. "Nous allons continuer de combattre le terrorisme, avec la communauté internationale", a-t-il déclaré. M. Abe a également une nouvelle fois demandé la libération immédiate du ou des otages restants. Le Premier ministre britannique David Cameron a de son côté estimé que "le meurtre brutal présumé de Haruna Yukawa et les autres menaces faites par l'EI rappellent une nouvelle fois la barbarie meurtrière de ces terroristes".

Le Premier ministre Shinzo Abe entouré de journalistes le 25 janvier 2015 à Tokyo.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ce nouveau développement est intervenu près de 36 heures après l'expiration de l'ultimatum de 72 heures posé mardi dernier par les islamistes de l'EI qui menaçaient d'exécuter les deux Japonais à moins de recevoir une rançon de 200 millions de dollars. Le gouvernement japonais, qui subit aussi la pression des dirigeants étrangers pour ne rien lâcher, a réaffirmé sa détermination à "ne pas céder aux menaces terroristes", ainsi que son engagement à le combattre, avec d'autres pays, même si le Japon ne peut fournir que des soutiens non militaires à la communauté internationale, du fait de l'interdiction constitutionnelle de passer à l'offensive.

"J'ai l'espoir qu'il (Kenji Goto) revienne, grâce à des discussions en coulisses", avait confié aux médias nippons un ex-guide du journaliste Kenji Goto, avant que ce dernier ne disparaisse fin octobre dans la zone de Syrie contrôlée par l'EI. Les spécialistes de l'islam et médias insistent sur le rôle clef que pourrait surtout jouer la Turquie, et peut-être aussi la France, qui est parvenue à faire libérer l'an dernier quatre journalistes enlevés par l'EI. "Le Premier ministre Abe a visité plusieurs fois la Turquie, certes pour des motifs avant tout économiques relatifs notamment à l'énergie nucléaire, mais ce pays, qui a une frontière avec la Syrie et est un point de passage, peut être un intermédiaire important", explique le professeur Masanori Naito, de l'Université Doshisha.

Conscient que l'expérience de Paris peut aussi être utile, le chef de la diplomatie nippone, Fumio Kishida, avait rapidement requis la coopération de la diplomatie française, ainsi que de plusieurs autres nations.

AFP/VNA/CVN

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