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Le président français François Hollande, le prince Charles, le Premier ministre britannique David Cameron, ainsi que d'autres chefs d'État, de gouvernement, princes héritiers ou ministres sont venus témoigner de leur sympathie après le décès vendredi 23 janvier du roi Abdallah qui a dirigé de facto le pays pendant 20 ans.
M. Obama, qui a salué en Abdallah un homme "sincère" et "courageux" et un partenaire "précieux", va écourter son déplacement officiel en Inde prévu à partir de dimanche 25 janvier en renonçant à une visite au Taj Mahal pour rallier Ryad mardi 27 janvier. Nombreux sont les dignitaires étrangers qui n'ont pu assister aux funérailles organisées vendredi à Ryad, quelques heures après la mort du roi à environ 90 ans à l'hôpital où il avait été admis trois semaines auparavant pour une pneumonie.
Le président français François Hollande (gauche) présente ses condoléances au nouveau roi d'Arabie saoudite Salmane, le 24 janvier 2015 à Ryad. |
De longues queues de voitures -de la Bentley de luxe à l'ordinaire- se forment depuis vendredi en direction du palais où le nouveau souverain, âgé de 79 ans, reçoit l'allégeance symbolique des Saoudiens, comme le veut la tradition. Le prince héritier Moqren, à ses côtés, se faisant lui aussi baiser la main par les sujets venus jurer "obéissance et loyauté". Des cérémonies de deuil sont prévues encore dimanche dans un autre palais du royaume, première puissance pétrolière et gardien des deux premiers lieux saints de l'islam (La Mecque et Médine). La journée a été déclarée fériée pour permettre aux citoyens de présenter leurs condoléances et aussi prêter allégeance au roi.
Allégeance
L'Égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le Palestinien Mahmoud Abbas, l'Irakien Fouad Massoum ainsi que d'autres dirigeants arabes se sont succédé à Ryad, de même que des chefs d'État africains comme le Gabonais Ali Bongo, selon les médias officiels. M. Hollande a, à l'occasion de son déplacement, discuté avec M. Sissi ainsi qu'avec le cheikh d'Al-Azhar, une prestigieuse institution de l'islam sunnite basée en Égypte qui avait condamné la tuerie de Charlie-Hebdo. Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a aussi fait le déplacement, rare visite d'un représentant de l'Iran chiite chez son rival régional sunnite, même si les relations entre ces deux poids lourds du Moyen-Orient se sont quelque peu améliorées.
Le Premier ministre russe Dmitry Medvedev (gauche) lors des cérémonies en l'honneur du roi défunt Abdallah, le 24 janvier à Ryad. |
Dans un communiqué, le président iranien Hassan Rohani a félicité le nouveau roi en espérant la poursuite de l'amélioration des relations bilatérales. Vendredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, le président soudanais Omar el-Béchir et d'autres dirigeants arabes et étrangers avaient réussi à faire le voyage pour les funérailles. La dépouille d'Abdallah a été enterrée dans un cimetière public sous une modeste pierre tombale.
Sous le règne d'Abdallah, le royaume ultra-conservateur s'est rallié à la coalition antijihadistes menée par les États-Unis et est resté à l'abri des bouleversements qui ont secoué le monde arabe à partir de 2011. Il a aussi défendu le maintien à son niveau actuel de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, au risque de voir s'accélérer la chute des prix du brut (-50% depuis juin).