"Vous connaissez un seul exemple de sanctions efficaces? (...). Dans l'ensemble, elles sont inefficaces", a déclaré M. Poutine dans une interview à l'AFP réalisée le 7 juin à Sotchi (Sud) et diffusée hier, à la veille d'un voyage de 2 jours en France.
L'ONU devait infliger hier à l'Iran des sanctions pour son programme nucléaire controversé. Le texte prévoit que l'Iran ne pourra investir à l'étranger dans certaines activités sensibles comme les mines d'uranium et que ses navires pourront être inspectés en haute mer. Le projet interdit aussi la vente à l'Iran de 8 nouveaux types d'armements lourds, notamment des chars.
La Russie construit actuellement à Bouchehr la première centrale nucléaire iranienne, qui doit entrer en service d'ici à août.
Insistant sur la "prudence" de son pays en matière de sanctions, le chef du gouvernement russe a exhorté la communauté internationale à ne pas engager de "gestes brusques, irréfléchis" envers l'Iran. "Imaginez-vous le jour où il n'y aura plus aucun contrôle de la communauté internationale et de l'AIEA! Ce serait mieux? Et on fera quoi alors?", a-t-il averti. Il s'est aussi à nouveau positionné contre des menaces militaires.
"L'usage de la force d'une façon ou d'une autre, il me semble qu'il ne faut même pas en parler. Selon moi, cela conduirait à une énorme tragédie sans le moindre résultat positif", a martelé M. Poutine, évoquant les "conséquences catastrophiques" en matière de déstabilisation régionale et de "radicalisation du monde islamique".
Concernant la défense, le Premier ministre russe a déclaré que l'achat à la France d'un navire de guerre de type Mistral n'était envisageable pour la Russie qu'en cas de "transfert de technologies". "Pour nous, cette transaction ne peut être intéressante que si elle est accompagnée en parallèle d'un transfert de technologies", a-t-il déclaré.
L'acquisition de ce puissant bateau de type porte-hélicoptère fait l'objet de négociations exclusives entre Paris et Moscou depuis une visite en mars à Paris du président russe, Dmitri Medvedev.
Quand à l'économie, la Russie garde "confiance et foi" dans l'euro, dont les difficultés sont "temporaires", et les autorités européennes ont réagi de façon "absolument correcte" à la crise de confiance qui secoue la monnaie unique, a dit le Premier ministre Vladimir Poutine.
"Nous faisons confiance et nous avons foi, sinon nous ne garderions pas en monnaie européenne une telle quantité de nos réserves de devises", a déclaré M. Poutine. "Nous ne comptons pas changer notre rapport à l'euro en tant que monnaie de réserve", a-t-il assuré.
AFP/VNA/CVN