Cinquième chef de gouvernement en l'espace de 4 ans, M. Kan, 63 ans, a présenté son gouvernement, composé de 17 ministres et secrétaires d'État, dont 11 conservent le portefeuille qu'ils occupaient dans le cabinet sortant.
Il prend les rênes du pouvoir avec le soutien de plus de 60% de l'opinion publique, prête à donner une deuxième chance au Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche).
Lors de son premier discours de Premier ministre en exercice, M. Kan a estimé que depuis l'éclatement de la bulle financière et immobilière au début des années 90, "l'impression d'étouffement s'est renforcée" dans la société nippone. "Je veux reconstruire le Japon sur ses bases et en faire un pays plus vigoureux", a-t-il promis.
Le chef de gouvernement va s'appuyer pour cela sur une équipe quasiment identique à celle de son prédécesseur.
Les titulaires des principaux ministères ont été reconduits : Katsuya Okada aux Affaires étrangères, Toshimi Kitazawa à la Défense et Seiji Maehara aux Transports.
Le ministère-clé des Finances, que dirigeait M. Kan dans le gouvernement sortant, a été confié à son ex-adjoint, Yoshihiko Noda, 52 ans, partisan de la rigueur budgétaire.
Il aura la tâche compliquée de revitaliser une économie convalescente tout en réduisant l'énorme dette publique qui atteint près du double du PIB. Une hausse de la taxe sur la consommation, actuellement de 5%, n'est pas exclue.
L'assainissement des finances publiques est "une condition pour la croissance", a rappelé M. Kan. "Pendant les 20 dernières années, nous n'avons pas été capables d'augmenter les impôts et sommes du coup devenus lourdement endettés", a-t-il souligné, estimant que la réforme fiscale est "la tâche la plus importante à laquelle le pays devait s'atteler".
Au plan diplomatique, M. Kan veut raccommoder les liens avec les États-Unis, principal allié du Japon, après le fiasco du déménagement d'une base militaire sur l'île d'Okinawa (Sud). "Je pense nécessaire de poursuivre avec fermeté le principe selon lequel l'alliance nippo-américaine est la pierre angulaire" de la diplomatie japonaise, a-t-il dit.
À propos du différend concernant la base aérienne américaine de Futenma, M. Kan a rappelé que "le Japon et les États-Unis sont parvenus à un accord". "Nous devons travailler sur cette base, mais je vais faire de mon mieux pour alléger le fardeau des habitants d'Okinawa", a-t-il dit.
AFP/VNA/CVN