Nucléaire iranien: lueur d’espoir dans le tunnel des négociations

Le secrétaire d’État John Kerry a offert le 10 juillet une lueur d’espoir dans les négociations sur le nucléaire iranien, évoquant le règlement de certains points épineux, alors que les tractations s’étirent.

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Le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif tente de communiquer avec des médias depuis un balcon d'hôtel, le 10 juillet 2015 à Vienne.
Photo: AFP/VNA/CVN

Après deux semaines de discussions acharnées dans un palais viennois, le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond s’est plaint de pourparlers "péniblement longs", tout en exprimant sa "confiance" dans les négociateurs.

À raison, à en croire son homologue américain John Kerry, qui a annoncé dans la soirée le règlement de "questions en suspens" lors des discussions du 10 juillet menées, selon lui, dans une atmosphère "très constructive".

Il reste un ou deux points "encore très difficiles", sur lesquelles les échanges vont se poursuivre dans la nuit, a-t-il toutefois ajouté.

Théoriquement, le dialogue entre les grandes puissances du groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) et l’Iran, ouvert en septembre 2013, devait trouver sa conclusion le 30 juin. En raison de désaccords persistants, il avait été prolongé à deux reprises.

Le 10 juillet, l’Union européenne et les États-Unis ont pris acte de l’absence de consensus final et entériné la poursuite de discussions jusqu’au 13 juillet dans l’espoir que soit trouvée "une solution à long terme".

Le sécrétaire d'État américain John Kerry, le 10 juillet 2015 à Vienne.

Celle-ci doit garantir le caractère pacifique du programme nucléaire iranien en échange d’une levée des sanctions internationales contre Téhéran, et mettre ainsi un terme à un dossier qui empoisonne les relations internationales depuis plus de douze ans.

Un "compromis" sera "bientôt trouvé", a prédit le président russe Vladimir Poutine à l’issue d’un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Selon lui, tous les interlocuteurs, mais aussi les pays de la région, y ont intérêt.

Pourtant, la veille, John Kerry et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif avaient laissé entendre qu’un accord n’avait rien d’imminent, se renvoyant la balle sur les "décisions" à prendre.

"Si les décisions difficiles ne sont pas prises, nous sommes tout à fait préparés à mettre fin au processus", avait même menacé le secrétaire d’État américain.

L’Iran a également haussé le ton. "Si l’Occident renonce à ses demandes excessives, nous obtiendrons sans aucun doute un bon accord", a lancé le Premier vice-président iranien Es-Hagh Jahanguiri.

Il s’exprimait depuis Téhéran où le slogan "Mort à l’Amérique" ou "Mort à Israël" a résonné à l’occasion de la journée annuelle "Qods" (Jérusalem) de soutien aux Palestiniens.

Pause inévitable

La République islamique est soupçonné d’avoir cherché à se doter de l’arme atomique sous couvert d’un programme civils, ce qu’elle a toujours nié. Depuis 2006, la communauté internationale a pris plusieurs sanctions pour la forcer à la transparence.

En 2013, l’arrivée à la présidence de Hassan Rohani, sur la promesse de levée des sanctions, a permis d’entamer de réelles négociations.

En dépit de progrès accomplis, que toutes les délégations s’accordent à reconnaître, plusieurs points restent non résolus.

Téhéran réclame notamment un engagement immédiat pour la levée de toutes les sanctions qui pèse sur son économie, mais aussi sur le commerce des armes et son programme balistique.

Il s’agit d’une des mesures figurant parmi la série de sanctions adoptées depuis 2006 par le Conseil de sécurité de l’ONU, mais l’Iran argue que cet embargo n’a rien à voir avec le dossier nucléaire.

Moscou a encore apporté vendredi, le 10 juillet son soutien aux demandes iraniennes en souhaitant la levée "le plus vite possible" de "toutes les sanctions", notamment militaire. Un responsable iranien a affirmé que la Chine soutenait également cette position.

Les Occidentaux, tout en convenant que chaque pays a un programme militaire conventionnel, jugent qu’une levée de l’embargo sur les armes maintenant serait difficile à faire passer politiquement, en raison du contexte régional, et de l’implication iranienne dans plusieurs conflits, notamment en Syrie ou en Irak.

Autres principaux points de désaccord : le rythme de levée des sanctions, l’inspection des sites militaires iraniens et la durée de l’accord.

Si ces points de crispation "ne sont pas réglés d’ici à la fin du week-end, une pause semble inévitable", estime l’analyste Ali Vaez, de l’International Crisis Group. "Mais quitter Vienne les mains vides risquent d’endurcir encore les positions", craint-il.

AFP/VNA/CVN

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