Nucléaire iranien : le dernier acte, le plus difficile, commence à Vienne

Les négociations sur le nucléaire iranien, véritable feuilleton diplomatique depuis 20 mois, entrent le 27 juin dans leur dernière ligne droite, les ministres des grandes puissances et de l'Iran qui se retrouvent à Vienne n'ayant plus que quelques jours pour régler les questions les plus difficiles.


Le secrétaire d'État américain John Kerry dans l'avion qui doit le mener à Vienne depuis la base militaire aérienne d'Andrews dans le Maryland, le 26 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

La négociation sur ce dossier, l'un des plus épineux des relations internationales depuis le début des années 2000, est censée s'achever le 30 juin, mais la plupart des négociateurs s'accordent à dire que les discussions pourraient être prolongées de quelques jours.
Alors que commencent, dans l'incertitude, les derniers mètres -"les plus difficiles"- de la négociation, des ministres des pays impliqués, Iran et P5+1 (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et Allemagne) ont commencé à rallier Vienne.
Le secrétaire d'État américain John Kerry, toujours convalescent après s'être fracturé le fémur après une chute de vélo fin mai à la frontière franco-suisse, où il se trouvait déjà pour des discussions sur le nucléaire iranien, est arrivé vendredi soir 26 juin dans la capitale autrichienne.
Il rencontrera samedi 27 juin son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, qui doit arriver dans la matinée. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius est également attendu samedi 27 juin à Vienne, et les ministres britannique Philip Hammond et allemand Frank-Walter Steinmeier pourraient venir dimanche 28 juin, tout comme la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
Les discussions vont se poursuivre pendant plusieurs jours, même si les ministres ne resteront pas forcément sur place en continu. "On va avoir des jours et des nuits tendus et compliqués. Il va falloir beaucoup de calme et de sang-froid", prévoit une source diplomatique occidentale.
Car le règlement des points cruciaux du dossier "reste extrêmement problématique", selon cette source, pour qui des "désaccords importants" subsistent sur les sujets majeurs, même si "des progrès" ont pu être réalisés par ailleurs.
"Transparence, inspections, levée des sanctions, possible dimension militaire (du programme nucléaire iranien) : les sujets les plus difficiles sont à régler dans les jours qui viennent", a déclaré cette source, pour qui la conclusion finale est "maintenant une question de choix politiques".
Vendredi 26 juin, l'un des principaux négociateurs iraniens, Abbas Araghchi, avait également fait état de "certains problèmes majeurs" dans les négociations. "Dans l'ensemble, le travail se fait difficilement et lentement", a dit M. Araghchi, même s'il a fait part de "progrès" sans détailler.
"Le plus dur pour la fin"
Depuis plusieurs mois, les principales divergences entre les deux parties portent sur le calendrier concernant la levée des sanctions internationales, que Téhéran voudrait voir abandonnées dès la conclusion d'un accord, sur l'inspection des sites militaires, que l'Iran refuse, ou encore sur les clarifications exigées par les grandes puissances sur la "Possible dimension militaire" (PMD) du programme nucléaire iranien.
La communauté internationale veut obtenir de strictes garanties que le programme nucléaire iranien est purement à vocation civile et que Téhéran ne cherchera pas à se doter de l'arme atomique, en échange d'une levée progressive des sanctions mises en place depuis 2005 et qui asphyxient l'économie du pays.
Téhéran et les grandes puissances, qui ont discuté vainement pendant des années, sont engagés depuis septembre 2013 dans d'intenses négociations pour parvenir à un accord qui consacrerait un rapprochement entre les États-Unis et l'Iran, brouillés depuis 35 ans.
Le P5+1 et l'Iran ont conclu en novembre 2013 un accord intérimaire, renouvelé deux fois, et sont parvenus, dans la douleur, à fixer à Lausanne en avril dernier les paramètres de ce que pourrait être un accord définitif.
"Nous avons toujours su que lorsque nous approcherions de la fin cela deviendrait de plus en plus difficile, parce que les enjeux deviennent plus importants. On laisse toujours le plus dur pour la fin", a estimé un haut responsable américain sous couvert de l'anonymat.

AFP/VNA/CVN

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