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Des députés au parlement turc, le 23 juin à Ankara. |
Cette séance inaugurale, ouverte à 15h00 locales (12h00 GMT), est pour l'essentiel protocolaire : comme le veut l'usage, les 550 députés prêtent serment, l'un après l'autre, lors d'une cérémonie qui doit se prolonger jusqu'au cœur de la nuit.
Président par intérim car doyen d'âge, le député Deniz Baykal, du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) a ouvert la séance en prêchant l'apaisement après les vives tensions de la campagne électorale. "Nous ne pouvons plus continuer avec la polarisation du pays", a-t-il lancé devant l'assemblée.
Son message n'a été qu'à moitié entendu puisque les députés de l'opposition se sont ostensiblement abstenus d'applaudir l'entrée de M. Erdogan dans l'hémicycle.
Une fois conclu le cérémonial du serment, la "Grande assemblée nationale" entrera dans le vif du sujet en procédant à partir du 30 juin à l'élection de son président, défi imposé par les résultats des législatives.
Après avoir dirigé le pays sans partage depuis 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) a subi le premier coup d'arrêt de son histoire en ne recueillant que 40,6% des voix, une baisse de près de 10 points par rapport aux législatives de 2011, et 258 sièges de députés.
Ce revers a sonné comme un échec personnel pour M. Erdogan, qui a fait ouvertement campagne, contre tous les usages constitutionnels, pour l'AKP afin de décrocher la majorité qualifiée nécessaire à l'instauration d'un régime présidentiel fort.
Derrière l'AKP, le CHP a obtenu 25,1% des voix et 132 sièges, devant le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) avec 16,4% et 80 sièges puis le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), grand vainqueur du scrutin avec 12,9% et 80 sièges aussi.