>>Les États-Unis ont espionné les trois derniers présidents français
Le président américain a réaffirmé "sans ambiguïté" son engagement à "en terminer avec des pratiques du passé (...) inacceptables entre alliés", a rapporté la présidence française à l'issue de leur échange.
Fin 2013, Barack Obama s'était engagé à ce qu'il n'y ait pas d'écoutes de présidents ou de chefs de gouvernement de pays amis ou alliés, après des révélations sur l'ampleur du système de surveillance américain.
François Hollande a réuni un conseil de défense, le 24 juin à l'Élysée après les révélations de WikiLeaks selon lesquelles Washington a mis sur écoute trois présidents français entre 2006 et 2012. |
Des documents transmis par l'ancien consultant de l'agence d'écoutes NSA, Edward Snowden, aujourd'hui réfugié en Russie, avaient montré que même la chancelière allemande Angela Merkel avait été ciblée.
François Hollande (gauche) et ses deux prédécesseurs de droite Nicolas Sarkozy (2007-2012) et Jacques Chirac (1995-2007) ont également été visés, selon d'autres documents obtenus par le site internet lanceur d'alerte Wikileaks et publiés mardi soir 23 juin par deux médias français.
Réunion d'urgence d'un Conseil de défense, convocation de l'ambassadrice américaine à Paris, envoi de deux hauts responsables du renseignement aux États-Unis : François Hollande a réagi avec vigueur à ces révélations.
La France "ne tolèrera aucun agissement mettant en cause sa sécurité", a tonné la présidence.
Les documents publiés évoquent des échanges entre responsables français sans, sur le fond, trahir de secrets d'État. Et la Maison Blanche avait immédiatement assuré que les États-Unis "ne ciblaient pas" les communications de M. Hollande.
Malgré tout, l'ensemble du gouvernement français s'est offusqué de ces pratiques. Le Premier ministre Manuel Valls a ainsi demandé aux États-Unis de "tout faire pour réparer les dégâts", tandis que le chef de la diplomatie Laurent Fabius dénonçait des méthodes qui "portent atteinte à la confiance" entre alliés.
L'opposition, de droite comme de gauche, n'était pas en reste. Les Républicains, parti de l'ex-président Nicolas Sarkozy, ont évoqué "une affaire scandaleuse". Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac ont dénoncé des méthodes "inacceptables" entre alliés, selon leur entourage.
La gauche radicale et l'extrême droite ont même réclamé l'arrêt des négociations sur le traité de libre échange UE-États-Unis. Sur ce point, le gouvernement a cependant appelé à garder "la mesure".