La résolution a été approuvée par 12 voix pour au sein du conseil, un organe constitué de 15 membres. Le Brésil et la Turquie ont voté contre pendant que le Liban s'est abstenu.
Présentée par les États-Unis, le texte renforce le régime de sanction en place en 2006 en durcissant l'embargo partiel sur les ventes d'armes à destination de l'Iran, en élargissant à la haute mer le champ des inspections de cargaisons suspectes en provenance ou à destination de l'Iran et en amplifiant les sanctions dites "individuelles" qui visent une quarantaine d'entreprises iraniennes supplémentaires liées aux activités nucléaires ou au régime.
Elle interdit à l'Iran d'investir à l'étranger dans les activités nucléaires et invite Téhéran, une fois de plus, à s'abstenir de poursuivre son programme d'enrichissement d'uranium.
Elle prescrit aussi que l'Iran ne doit "entreprendre aucune activité relative à des missiles balistiques susceptibles de tirer des armes nucléaires, y compris des lanceurs utilisant la technologie des missiles balistiques et que les États doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher le transfert de technologie ou d'aide technique en relation avec ces activités à l'Iran".
Il élargit également l'interdiction des ventes ou des transferts d'armes lourdes à l'Iran à 8 nouvelles catégories : les chars de combat, les véhicules blindés de combat, les systèmes d'artillerie de gros calibre, les avions de combat, les hélicoptères d'attaque, les navires de guerre, les missiles et les lanceurs de missiles.
Le texte interdit à l'Iran d'avoir des activités commerciales impliquant l'exploitation de mines d'uranium et la production ou l'usage de matières ou de technologies nucléaires dans un autre État.
Dans le domaine maritime, la nouvelle résolution élargit également à la haute mer le champ des inspections de cargaisons suspectes en provenance ou à destination de l'Iran. L'ONU invite tous les États à inspecter les navires qu'ils jugent suspects, sans pour autant rendre ces contrôles systématiques ou obligatoires.
Le texte élargit aussi le nombre de sanctions visant des individus ou des entreprises liées au régime iranien ou à son programme nucléaire à une quarantaine de nouvelles entités dont les noms sont publiés dans la résolution.
Ces nouvelles sanctions interviennent après que Téhéran eut annoncé, fin mai, avoir passé un accord avec le Brésil et la Turquie, prévoyant le transfert d'uranium enrichi à 20% par l'Iran vers la Turquie, en échange d'uranium hautement enrichi pour un réacteur de recherche médicale à Téhéran.
Le 9 juin, avant le vote de la nouvelle résolution par le Conseil de sécurité, la représentante du Brésil, Maria Ribeiro Viotti, a justifié l'opposition de son pays au texte. Elle a estimé que les sanctions n'étaient "pas efficaces", qu'elles conduiraient "à la souffrance du peuple iranien" et "feraient le jeu de ceux qui ne privilégient pas le dialogue".
Elle a également indiqué que l'accord passé entre le Brésil, la Turquie et l'Iran fin mai, était "une occasion unique d'avancer sur la question du nucléaire iranien", avant de regretter qu'il n'ait pas reçu "la reconnaissance internationale qui lui aurait permis de porter ses fruits".
De son côté, le représentant turc, Ertugrul Apakan, a indiqué que l'accord de Téhéran avait représenté "le premier pas d'une feuille de route pouvant mener au règlement global de la question".
XINHUA/VNA/CVN