La chef de la diplomatie européenne, qui représente les 6 grandes puissances impliquées dans le dossier nucléaire iranien (le groupe des 5+1: États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) a jugé que les conditions étaient à présent réunies pour une reprise du dialogue qu'elle escompte cet automne, dans une lettre rendue publique le 14 juillet.
Dans la foulée, le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki a déclaré que les négociations pourraient reprendre en septembre. "Nous prévoyons au mois de septembre, après le mois du Ramadan", a déclaré M. Mottaki à Lisbonne.
Dans sa missive adressée au négociateur iranien Saïd Jalili, Mme Ashton se dit "satisfaite" de la volonté exprimée le 6 juillet par ce dernier de renouer le dialogue. Elle propose que leurs services respectifs "discutent du moment et de l'endroit de (leur) rencontre".
La Haute représentante de l'Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères affirme que le forum des 5+1 est "sincèrement" désireux d'établir "une relation plus constructive avec l'Iran". "Notre objectif a toujours été de parvenir à un accord complet et de long terme qui rétablisse la confiance de la communauté internationale dans la nature pacifique du programme nucléaire iranien, tout en respectant les droits légitimes de l'Iran à utiliser pacifiquement l'énergie nucléaire", écrit Mme Ashton. Elle réitère toutefois que les discussions à venir devront être "centrées sur les questions liées au programme nucléaire iranien", même si d'autres sujets pourront être évoqués.
"Nous avons toujours accueilli et soutenu les négociations, mais nous ne voulons pas le dialogue juste pour négocier. Nous voulons passer à la pratique", a réagi M. Mottaki. "Il doit y avoir des changements dans la structure du groupe 5+1, a-t-il ajouté, de nouveaux pays doivent rejoindre ce groupe." Mais les États-Unis ont estimé qu'à "ce stade", l'Iran devait s'adresser aux Six et à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en vue d'une reprise du dialogue. "À ce stade l'accent doit être mis principalement sur une démarche constructive de l'Iran" envers l'AIEA et le groupe des Six, a déclaré Philip Crowley, porte-parole de la diplomatie américaine.
Mme Ashton "souhaite reprendre ces négociations le plus tôt possible, elle a bon espoir qu'elles pourront reprendre dans le courant de l'automne", a précisé son porte-parole. Si cette reprise du dialogue se confirme, il s'agira du premier face-à-face entre le représentant des 6 grandes puissances et les autorités iraniennes depuis une rencontre organisée le 1er octobre 2009 à Genève. Par la suite plus aucune réunion de très haut niveau ne s'est déroulée et la priorité a été progressivement donnée aux préparatifs des nouvelles sanctions internationales contre Téhéran.
De son côté, la Russie attend de l'Iran des "éclaircissements" sur son programme nucléaire controversé, a déclaré hier le président russe, Dmitri Medvedev, à Ekaterinbourg (Oural). "L'Iran est notre partenaire commercial actif et historique, mais cela ne signifie pas que la manière dont il développe son programme nucléaire (...) et les composants militaires de ce programme nous laissent indifférents", a déclaré M. Medvedev lors d'une conférence de presse.
Ainsi, "nous attendons les éclaircissements correspondants de l'Iran", a ajouté M. Medvedev à l'issue d'une rencontre avec la chancelière allemande, Angela Merkel.
AFP/VNA/CVN