Nouvelle attaque suicide groupée contre une ville afghane

À un mois de l'élection présidentielle, les talibans ont de nouveau lancé une équipe de kamikazes à l'assaut d'une ville afghane le 25 juillet à Khost (Sud-Est), faisant un mort, un civil, et 17 blessés, la troisième attaque de ce type en 5 jours.

Cette flambée des violences ravive les inquiétudes quant la sécurité des scrutins présidentiel et provinciaux, qui seront "extraordinairement difficiles" à organiser, a admis à Kaboul l'émissaire américain Richard Holbrooke.

À Khost, en début d'après-midi, "7 kamikazes se sont fait exploser" ou ont été abattus à différents endroits de la ville "avant qu'ils n'atteignent leurs cibles", a annoncé le ministère de l'Intérieur.

Trois kamikazes ont déclenché leurs bombes devant le quartier général de la police, un autre visant l'arrière du bâtiment. Un cinquième attaquant a tenté de pénétrer dans un poste de police, un sixième a explosé près d'une unité d'intervention rapide de la police et le dernier a visé une banque.

Selon le gouverneur de la province de Khost, Hamidullah Qalandarzai, les assaillants avaient revêtu l'uniforme d'une milice afghane travaillant pour les forces internationales.

"Il pourrait y avoir davantage de kamikazes, mais pour l'instant c'est fini. Un civil a été tué", a-t-il dit.

Certains kamikazes, équipés de mitrailleuses et de lance-roquettes, ont échangé des coups de feu avec les forces de sécurité avant de se faire exploser, a indiqué le porte-parole du ministère de la Défense, le général Mohammad Zahir Azimi.

"Nous avons 3 soldats et 14 civils blessés", a-t-il dit, ajoutant qu'un kamikaze au moins avait réussi à s'échapper et était activement recherché.

Un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahed, a revendiqué l'attaque par téléphone auprès de l'AFP, affirmant qu'il y avait "13 kamikazes".

Les violences se sont multipliées ces derniers mois à Khost, où la rébellion des talibans est très influente. Cette ville est située à la frontière des zones tribales pakistanaises considérées comme une base arrière des rebelles afghans.

Ces attaques interviennent 5 jours après celles, très similaires, menées par 2 groupes de talibans contre des bâtiments officiels et une base militaire à Gardez (Sud-Est), proche de Khost, et Jalalabad (Est).

À moins d'un mois des élections du 20 août, les violences en Afghanistan atteignent des niveaux inégalés depuis le début de l'intervention internationale qui a chassé les talibans du pouvoir en novembre 2001.

"Les violences étaient prévisibles et vont redoubler d'ici à la fin août. Les talibans veulent créer plus d'insécurité afin de dissuader les gens d'aller voter", juge Mariam Abou Zahab, chercheuse au Centre d'études et de recherches internationales (CERI) français.

Tout en admettant les difficultés à organiser les élections dans un pays en guerre, l'envoyé spécial des États-Unis pour le Pakistan et l'Afghanistan, Richard Holbrooke, a estimé qu'elles seraient un succès.

AFP/VNA/CVN

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