Des vêtements et des chaussures abandonnés sur le lieu d'une bousculade mortelle à Abidjan le 1er janvier. Photo : AFP/VNA/CVN |
Des tas de chaussures et de vêtements restaient éparpillés sur la chaussée, traces de la bousculade survenue vers 02h00 du matin (locales et GMT) dans le quartier administratif du Plateau (Centre). Plus de 50.000 personnes, selon les autorités, étaient sorties pour assister aux feux d'artifice de la Saint-Sylvestre. "L'accident a fait 61 morts", a indiqué le chef des sapeurs-pompiers militaires d'Abidjan, le lieutenant-colonel Issa Sakho. Le gouvernement a parlé de "60 morts", dont la moyenne d'âge est de 18 ans.
"C'est un véritable drame pour ce jour de l'An", "nous sommes tous sous le choc", a réagi le président Alassane Ouattara, venu sur les lieux. Il a décrété un deuil national de trois jours à compter du 2 janvier. Quarante-neuf blessés, dont deux dans un état très grave, ont été évacués par les secours vers des centres hospitaliers de la capitale économique ivoirienne. Une cellule de crise est mise en place pour les familles.
Les "circonstances précises" du drame "font l'objet d'enquêtes par les services de sécurité", a affirmé le ministre de l'Intérieur, Hamed Bakayoko. L'accident a eu lieu près du grand stade de la ville, à la fin des feux d'artifice, lorsque les spectateurs repartaient vers leurs quartiers. Selon une responsable policière, la bousculade s'est produite quand deux flots de spectateurs se dirigeant en sens contraire se sont rencontrés, d'autant que des troncs d'arbres se trouvaient par terre. Les secours ont "mis du temps pour arriver", a souligné une source sécuritaire interrogée par l'AFP.
Nombreux enfants blessés
Parmi la quarantaine de blessés évacués à l'hôpital de Cocody (quartier chic du Nord d'Abidjan), où s'est rendu le président Ouattara, figuraient de nombreux enfants d'une dizaine d'années, visiblement sonnés. Zeinab, mère de famille d'une quarantaine d'années, a retrouvé à cet hôpital l'un de ses deux enfants qui l'accompagnaient pour le spectacle : le petit garçon était encore groggy, allongé sur un lit.
La maman elle-même avait encore "mal partout" et, soulevant son grand boubou, montrait les éraflures sur son corps. "Je ne sais pas ce qui s'est passé mais je me suis retrouvée couchée par terre avec des gens qui me piétinaient, me tiraient les cheveux ou me déchiraient les vêtements", a-t-elle confié.
Non loin, sur un autre lit, une jeune fille qui ne portait plus qu'un soutien-gorge sur le haut du corps semblait en état de choc. Elle ouvrait les yeux mais manifestement sans pouvoir dire un mot. Pour la deuxième année consécutive, la ville d'Abidjan avait offert des feux d'artifice pour marquer le passage du Nouvel An.
AFP/VNA/CVN