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Le président américain Barack Obama (centre) a assuré le 28 décembre qu'un accord budgétaire restait possible avec le Congrès avant le 1er janvier pour éviter une cure d'austérité forcée aux États-Unis. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous pouvons toujours parvenir à un accord", a déclaré le président américain lors d'une courte intervention à la Maison Blanche, tout en indiquant qu'à défaut, il demanderait au chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, de présenter un texte de loi pour bloquer les hausses d'impôts automatiques censées entrer en vigueur le 1er janvier.
Le chef de file de la minorité républicaine au Sénat Mitch McConnell, qui négocie un plan avec M. Reid, s'est de son côté aussi dit "optimiste" quant à l'éventualité d'un règlement de la crise du "mur budgétaire".
MM. Reid et McConnell ont participé pendant un peu plus d'une heure du 28 décembre à une réunion avec M. Obama à la Maison Blanche, à laquelle assistaient aussi le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner et la dirigeante de la minorité démocrate dans cette assemblée, Nancy Pelosi.
"Nous avons eu une bonne réunion à la Maison Blanche", a déclaré M. McConnell, soulignant que lui-même et Harry Reid allaient travailler avec la présidence pour trouver un accord "dès le 30 décembre " et éviter ainsi une cure d'austérité qui risquerait de faire replonger la première économie mondiale dans la récession.
S'il n'y a pas d'accord d'ici le 1er janvier, les cadeaux fiscaux faits à la plupart des contribuables et hérités de l'ère du président républicain George W. Bush, expireront. Dans ce scénario, les impôts de presque tous les Américains augmenteront de 2.200 dollars en moyenne par foyer fiscal, selon la Maison Blanche. Les coupes visent notamment le budget de la Défense et pourraient se traduire par des licenciements de masse. Un tel choc menace, selon des économistes, de faire replonger la première économie mondiale dans la récession.
Positions opposées
Pour l'éditorialiste du journal spécialisé Politico, Jonathan Allen, les deux parties ont paradoxalement intérêt à ne pas trouver d'accord : le 1er janvier, M. Obama aura obtenu ce qu'il cherche, une augmentation des impôts des plus aisés.
Et "pour beaucoup de républicains, s'écraser sur le +mur+ veut dire faire peser la responsabilité d'une forte hausse d'impôts sur le président (...) puis voter pour réduire les impôts de la plupart des Américains le mois prochain", explique-t-il. "Pour l'instant, le jeu politique est celui des apparences".
Entre-temps, les marchés se sont laissés gagner par le pessimisme : à Wall Street, le Dow Jones perdait 1,1% en fin de séance. À cette situation vient s'ajouter la perspective d'une nouvelle empoignade sur le relèvement du plafond légal de la dette publique, actuellement de 16.394 milliards de dollars, et qui sera atteint le 31 décembre selon le Trésor.
Nécessaire pour permettre au gouvernement d'emprunter au-delà du premier trimestre 2013, cette procédure, prérogative du Congrès, avait déjà donné lieu en 2011 à une crise politique aiguë.