>>Plus de 200 arrestations et des dizaines de blessés après une nuit de heurts en Tunisie
Des Tunisiens protestent en lançant des pierres contre les forces de sécurité à Djebel Lahmer, une banlieue de Tunis, le 10 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Depuis lundi 8 janvier des troubles sociaux ont été enregistrés dans le pays, sept ans après le début du printemps arabe avec une révolution qui réclamait travail et dignité et qui avait fait tomber le dictateur Zine al-Abidine Ben Ali.
Déjà la semaine dernière, des manifestations pacifiques sporadiques avaient dénoncé la hausse des prix et un budget d'austérité prévoyant entre autres des augmentations d'impôts.
À Siliana (Nord-Ouest) des jeunes ont jeté mercredi soir 10 janvier des pierres et des cocktails molotov sur des agents sécuritaires et tenté de s'introduire dans un tribunal dans le centre de cette ville. La police a riposté par des tirs de lacrymogènes.
Des échauffourées ont de nouveau eu lieu à Kasserine, dans le centre défavorisé du pays où des jeunes de moins de 20 ans tentent de bloquer les routes avec des pneus en feu et jettent des pierres sur des agents sécuritaires.
Plusieurs dizaines de manifestants sont aussi descendus dans la rue à Tebourba, à 30 km à l'Ouest de Tunis où a été enterré mardi 9 janvier l'homme décédé lors de heurts dans la nuit de lundi 8 janvier. La police a riposté par des tirs massifs de lacrymogène, a indiqué un habitant.
Selon des médias locaux, des scènes similaires ont eu lieu dans des quartiers près de Tunis.
Lors d'une visite mercredi 10 janvier à el-Battan, près de Tebourba, le Premier ministre Youssef Chahed a condamné les actes de "vandalisme" qui, selon lui, "servent les intérêts des réseaux de corruption pour affaiblir l'État". Il a pointé du doigt le Front populaire, un parti de gauche opposé au budget.
Dans la nuit de mardi 9 janvier à mercredi 10 janvier, 49 policiers ont été blessés, 237 personnes arrêtées et des fourrières ont été attaquées lors des troubles, a indiqué le ministère de l'Intérieur en accusant des casseurs d'avoir été payés par des meneurs politiques.
Aucun bilan d’éventuels blessés parmi les protestataires n'a pu être obtenu auprès des autorités.