Nicolas Sarkozy pour une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU

Le président français Nicolas Sarkozy a proposé aux pays membres de l'ONU de se mettre "d'accord avant la fin de cette année au moins sur une réforme provisoire" du Conseil de sécurité, le 23 septembre à New York.

Le chef de l'État s'exprimait lors de l'ouverture de la 64e Assemblée générale des Nations unies. "La crise nous oblige à faire preuve d'imagination et d'audace", a lancé M. Sarkozy, estimant que "dans la politique, dans l'économie, dans l'environnement, la nécessité d'une nouvelle gouvernance mondiale s'impose à nous".

Selon lui, "les pays les plus développés ne peuvent prétendre gouverner seuls l'humanité" et il faut "élargir le cercle des membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité".

La France réclame depuis des mois un élargissement du Conseil de sécurité. "Il est inacceptable que le continent africain n'ait pas un membre permanent au Conseil de sécurité, ou que le continent sud-américain avec cette grande puissance qu'est le Brésil, ou l'Inde avec son milliard d'habitants, ou encore le Japon ou l'Allemagne en soient exclus", a-t-il de nouveau jugé. "Alors mettons-nous d'accord avant la fin de cette année, au moins sur une réforme provisoire. Il en va de la légitimité de l'ONU, de sa capacité à agir dans un moment où le monde a tant besoin que la Communauté internationale tout entière se mobilise pour relever des défis sans précédent", a-t-il ajouté.

Le président français a également affirmé qu'il fallait "aller jusqu'au bout de la refondation du capitalisme financier", "refonder le système monétaire international", "en finir avec les paradis fiscaux", "limiter les fluctuations des cours des matières premières soumis à une spéculation excessive". "Réformer le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, c'est une nécessité", a-t-il dit.

M. Sarkozy aura l'occasion de développer ces thèmes lors du G20 de Pittsburgh (États-Unis).

Il a de nouveau plaidé pour que des "engagements sur des objectifs chiffrés en matière d'émission de gaz à effet de serre" soit fixés à Copenhague en décembre, ainsi que pour la création d'une organisation mondiale de l'environnement et pour une taxe carbone aux frontières. "On ne peut pas demander aux pays en développement qui ont tant de retard et aux plus pauvres qui doivent faire face à tant de difficultés de respecter ces normes sans les aider dans leurs efforts", a-t-il également déclaré.

Selon le président français, "nous avons le devoir d'inventer un monde nouveau". "À Pittsburgh comme à Copenhague, je le dis solennellement, rien ne serait pire qu'un compromis médiocre", a-t-il conclu.

AFP/VNA/CVN

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