C’est le cas de Nguyên Ngoc Thach, avocat depuis plus de dix ans. Un jour, en regardant ses photos du Tây Nguyên au mois de mars, nous avons éprouvé une envie immédiate d’en savoir plus sur lui, sa personne et sa carrière.
Ayant quitté l’Allemagne avec comme bagage un diplôme de doctorat en droit, Nguyên Ngoc Thach comptait parmi les rares docteurs en droit dans les années 80. Ainsi, il aurait pu suivre une carrière de haut fonctionnaire, mais il a choisi de faire ce qu’il voulait et rien d’autre.
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| Un couple montagnard sous l’angle de Nguyên Ngoc Thach. |
Il retourna en Allemagne où il passa quelques années à satisfaire sa nostalgie des avenues, des coins de rue, des bâtiments de l’architecture Bauhaus.
De retour au pays, ne voulant pas s’enfermer dans le cadre contraignant de l’administration, Thach décida d’exercer le métier d’avocat. Il aime ce travail où, avec ses connaissances et des mots persuasifs, il essaie de faire triompher la justice.
L’avocat aurait pu se satisfaire de cette quête de la vérité, de la justice qui lui demandait beaucoup de temps et d’énergie. Mais son goût naturel pour les arts l’habitait depuis longtemps. S’étant d’abord aventuré dans l’art du bonsaï, il est ensuite passé à la photographie.
La quête de la vérité
Thach a utilisé à ses débuts un Nikon D70s d’une valeur de 1.000 dollars, puis ensuite un Nikon D700 et maintenant un Nikon D3x. Ce dernier lui a coûté la bagatelle de 10.000 dollars, sans parler des objectifs… On dit que pour ruiner un riche, il suffit de lui mettre entre les mains un appareil photo, puis de l’encourager à partir à la recherche de la beauté !
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| L’homme et la terre du Tây Nguyên constituent une grande source d’inspiration de Nguyên Ngoc Thach. |
| Photo : TP/CVN |
Mais l’habit ne fait pas le moine, ou plutôt l’appareil photo ne fait pas le bon photographe. Certains, au bout de dix ans, n’obtiennent aucun cliché valable en dépit d’un matériel professionnel. Ce n’est heureusement pas le cas de Thach. Depuis qu’il a embrassé cette passion en 2007, Thach s’est fixé une règle : chaque année, se réserver 15 jours complets de vagabondage photographique. «Le Tây Nguyên est le lieu qui m’appelle et me retient le plus, aussi bien la nature que ses habitants m’inspirent et stimulent ma créativité, a-t-il confié. Il y a les cascades, faciles d’accès ou au contraire qui nécessitent une journée de marche et une nuit sous la tente. Et puis il y a surtout ces montagnards au visages burinés, accueillants».
Il adore photographier les plus vieux, ceux à la peau ridée, en train de fumer la pipe par exemple, avec une lumière latérale et un arrière-plan noir qui les met bien en valeur.
Il lui est même arrivé de passer toute une journée à chercher le meilleur angle de vue, à observer les changements de lumière, à attendre la pluie qui peut tout sublimer. Sur ces hauts plateaux, rien n’est moins prévisible que la pluie. Il en a tiré de nombreux clichés des habitants et des cascades. S’ils font la fierté de ses amis, lui-même ne pense qu’aux photos à venir.
Quelqu’un a dit qu’entre l’artiste et l’avocat il y a au moins un point commun : la quête de la vérité et la capacité d’exprimer sa pensée de façon convaincante. Thach a déjà essayé d’écrire des livres sur la culture des bonsaïs mais en ce moment, il se limite à deux moyens d’expression : les mots pour exprimer la vérité nue ; la lumière, les couleurs et l’agencement pour exprimer la beauté visuelle. Par ce langage, il réussit à faire comprendre différentes valeurs de la vie.
Ses photos ont déjà été publiées dans de nombreux magazines dont Heritage. Mais pour lui, ce n’est pas le plus important.
Minh Phuong/CVN