Le projet d'élevage de vaches laitières et de transformation du lait à l'échelle industrielle dans le district de Nghia Ðàn est déployé par la Compagnie agroalimentaire TH, avec un investissement de 350 millions de dollars provenant de la Banque commerciale Bac Á.
Ce projet comprend 8 fermes, chacune élevant 2.400 vaches laitières. Il est prévu de construire une usine de production, d'une capacité initiale de 100 tonnes de lait par jour, qui devrait être portée à 500 tonnes de lait/jour en 2012, en utilisant des technologies et équipements modernes venant d'Israël. Ce projet créerait environ 1.200 emplois et fournirait de nombreux types de services. Selon Nguyên Ðình Chi, vice-président du Comité populaire provincial de Nghê An, ce projet est le premier d'investissement agricole high-tech dans la province.
Ce projet a reçu l'assistance du comité de pilotage créé par Nghê An pour faciliter sa réalisation à l'échelon provincial et de celui du district de Nghia Dàn. Vi Van Ðinh, président du Comité populaire de ce district, fait savoir : "Nous espérons que ce projet constituera un jalon important dans le développement de l'économie agricole du district de Nghia Ðàn en particulier et de la province de Nghê An en général".
Depuis le début d'octobre 2009, l'investisseur est aidé par les autorités dudit district et de la province dans l'expropriation de plus de 1.500 ha de terrain. En outre, 155 foyers de la commune de Nghia Son seront relogés. Une ferme capable d'abriter 2.500 vaches laitières a été établie et 2 autres sont en cours de construction. Le 27 février dernier, les 1.600 premières vaches laitières provenant de Nouvelle-Zélande sont arrivées au port de Cua Lò (Nghê An) et ont été transportées "saines et sauves" à leur ferme dans le district de Nghia Ðàn.
Participation d'une soixantaine d'experts israéliens
La Compagnie agroalimentaire TH a élaboré un plan selon lequel elle devrait réceptionner, avant la fin de cette année, environ 6.000 vaches provenant de Nouvelle-Zélande. Hoàng Kim Giao, chef du Département de l'élevage (ministère de l'Agriculture et du Développement rural), présent lors la réception des 1.600 vaches laitières au port de Cua Lò, se déclare "réjoui" de voir le pays importer une si grande quantité de vaches depuis la dernière fois, il y a 7 ans. Selon lui, il s'agit d'un "grand événement" permettant au Vietnam de développer le secteur laitier en circuit fermé, de manière moderne et selon les normes internationales.
La compagnie TH a loué une soixantaine d'experts israéliens, les a fait venir en Nouvelle-Zélande pour choisir les vaches et leur confier la responsabilité de s'assurer de la qualité des vaches ainsi que leur capacité d'adaptation à la situation réelle du Vietnam. Son directeur général exécutif, Trân Bao Minh, estime qu'il s'agit d'un modèle d'élevage intensif de vaches, avec un transfert de technologies modernes par les experts israéliens.
À savoir : attacher des puces électroniques aux vaches pour en suivre la santé, contrôler la qualité du lait, aérer les fermes…
M. Minh, ancien directeur général adjoint chargé du commerce de la Compagnie des produits laitiers Vinamilk, qui a eu de nombreuses occasions de visiter les fermes d'élevage de vaches du Vietnam, affirme qu'il n'y a "nulle part un modèle de ferme aussi singulier que celui-ci".
Actuellement, la compagnie TH est en train de construire des fermes à pâturage dont la superficie s'élèvera à 10.000 ha. Elles fourniront de l'herbe aux 11 fermes d'élevage qui compteront 30.000 vaches dans les 2 ans à venir. Ce nombre sera porté ensuite à 45.000 bêtes. La culture d'herbe pour nourrir les vaches constitue aussi un des maillons de la chaîne de production industrielle. "Nous réservons 100 millions de dollars à l'étape de transformation. Le projet de construction de l'usine laitière la plus grande du pays, d'une capacité de 530 millions de litres par an, est en cours d'élaboration. Un autre projet d'élevage de vaches laitières en circuit fermé - de l'élevage jusqu'à l'achat et à la transformation du lait - est aussi en cours de planification", fait savoir Trân Bao Minh.
Objectif : satisfaire 50% des besoins domestiques
L'élevage des vaches et la transformation du lait nécessitent de hautes technologies. Il s'agit d'un secteur d'investissement à risques. Thái Thi Huong, directrice générale de la Banque commerciale Bac Á, déclare : "Nous avons visité les fermes de vaches laitières et certaines des usines de transformation laitière les plus modernes d'Israël. Malgré l'aridité du terrain et la rigueur du climat, l'élevage bovin est toujours très rentable et la production laitière élevée et soutenue. C'est pourquoi, nous sommes rassurés en signant les contrats d'achat des technologies".
De nombreuses personnes se demandent pourquoi ce projet d'envergure est déployé dans la province de Nghê An, au lieu d'être réalisé en banlieue de Hô Chi Minh-Ville, Hanoi, Bình Duong… La raison est simple : il s'agit d'un modèle industriel en circuit fermé, de l'élevage jusqu'à l'achat et à la transformation du lait. "Notre ambition est que dans les 10 ans à venir, le nombre de vaches s'élèvera à 100.000 bêtes. Et pour élever ces 100.000 vaches, il faudrait au moins 30.000 ha de terrain réservés aux prairies de pâturage. Ce besoin ne peut être satisfait que dans le district de Nghia Ðàn", affirme Trân Bao Minh.
À présent, le volume de lait frais répond seulement à 28% de la demande nationale. Les compagnies étrangères se montrent réticentes à la production de lait frais et ne veulent pas investir massivement dans le développement des vaches laitières. Dans les 10 ans à venir, grâce à ce projet, la production laitière pourrait satisfaire au moins 50% des besoins domestiques. Cela permettra de réduire la dépendance du lait importé. Les habitants auront accès aux produits laitiers made in Vietnam, de qualité et à prix raisonnable.
Nguyên Thi Lý/CVN