Négociations israélo-palestiniennes : le Diable est dans les détails

La détermination du secrétaire d'État américain John Kerry a débouché sur un accord de principe pour la reprise de pourparlers israélo-palestiniens, aux contours volontairement flous, preuve que la question des termes des négociations reste à régler.

Le secrétaire d'État américain John Kerry, le 19 juillet à Ramallah.


M. Kerry a annoncé le 19 juillet à Amman, capitale de la Jordanie, "un accord en cours de finalisation", renvoyant le contenu à des discussions la semaine prochaine à Washington avec les négociateurs deux parties.
Israël ne fera aucun compromis sur des "questions diplomatiques", a néanmoins assuré samedi 20 juillet le ministre israélien des Relations internationales Youval Steinitz, précisant qu'aucun accord n'avait été conclu sur un gel de la colonisation ou une référence aux lignes de 1967, principales revendications palestiniennes.
De leur côté, les dirigeants palestiniens se sont engagés à "négocier sérieusement" au moins neuf mois, pendant lesquels ils continueraient à s'abstenir de toute démarche d'adhésion à des organisations internationales, y compris aux instances judiciaires habilitées à poursuivre Israël, a affirmé M. Steinitz.
Le correspondant diplomatique du quotidien israélien Haaretz salue le succès du secrétaire d'État américain dans sa "guerre d'usure" face au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et au président palestinien Mahmoud Abbas, mais estime que "le plus difficile commence maintenant".

"Le manque de confiance entre les deux parties est encore important et le fossé entre Netanyahu et Abbas reste abyssal",
souligne-t-il.
La présidence palestinienne a, de son côté, salué l'accord avec circonspection, prévenant qu'il "restait des détails spécifiques à régler", espérant que "tout se passe bien".

Les partis palestiniens se montraient ouvertement critiques, faisant vœu de ne pas "retomber dans le piège d'Oslo", en référence aux accords de paix de 1993.
Le mouvement du député indépendant Moustapha Barghouthi a rejeté des pourparlers qui "seraient une perte de temps et offriraient une couverture au gouvernement Netanyahu" sans référence claire aux frontières antérieures au début de l'occupation israélienne en 1967 et un arrêt total de la colonisation. "C'était une erreur de signer les accords d'Oslo avant un arrêt de la colonisation, le nombre de colons dans les territoires occupés étant passé depuis de 150.000 à 600.000", remarque-t-il.

Interrogation sur les intentions de Netanyahu

Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche nationaliste) avertit également que "retourner aux négociations hors du cadre des Nations unies et de leurs résolutions reviendrait à un suicide politique".

Entretien entre le secrétaire d'État américain John Kerry (gauche) et le président palestinien Mahmoud Abbas (droite), le 19 juillet à Ramallah.


Le FPLP exhorte la direction palestinienne à relancer ses démarches à l'ONU, suspendues à la demande de Washington, "au lieu de soumettre les droits palestiniens garantis par le droit international à des compromis et des paris futiles qui ont échoué encore et encore".
"Accepter un retour aux négociations aujourd'hui équivaudrait pour la direction palestinienne à un suicide politique et ne changerait pas les circonstances qui l'ont amenée à le refuser auparavant", a déclaré l'analyste politique palestinien Hani al-Masri.
Selon Haaretz, le Premier ministre israélien a consenti à la libération de centaines de prisonniers palestiniens et maintiendra pendant les négociations le ralentissement de la construction dans les colonies de Cisjordanie observé depuis le début de l'année, mais "il reste un grand point d'interrogation sur les intentions de Netanyahu".
"Si ce qui l'intéresse est seulement un processus de paix, il aura gagné quelques mois de calme avant que son bluff ne soit découvert. Mais s'il vise vraiment un accord de paix, il devra pour la première fois présenter des positions claires et expliquer où selon lui finit Israël et où commence la Palestine", commente le journal.
Selon un responsable palestinien, "la balle est maintenant dans le camp israélien. Kerry a proposé des bases pour reprendre les négociations et a demandé à Netanyahu de répondre favorablement à l'une d'elles".
"Ces bases sont la libération des Palestiniens emprisonnés avant les accords d'Oslo, mineurs, malades ou âgés", a indiqué ce responsable sous couvert de l'anonymat, ajoutant : "Et qu'Israël reconnaisse les lignes de 1967 comme référence, ou arrête la colonisation". "La partie palestinienne attend la position israélienne" à ces propositions, a insisté ce responsable.

AFP/VNA/CVN

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