Selon Luong Lê Phuong, vice-ministre de l'Agriculture et du Développement rural, ces 2 dernières années, avec l'extension considérable de ce type d'élevage, la production de tra a été supérieure aux besoins. Les pisciculteurs sont dans une mauvaise passe car ils ont du mal à écouler leurs poissons. En fait, seuls sont appréciés les tra à chair claire. Cependant, dans le delta du Mékong, à cause d'une mauvaise planification du secteur, une grande quantité des tra doivent être gardés dans les bassins plus longtemps que prévu. Conséquence : leur chair rougit et ils sont vendus à vil prix.
Autre problème de ce secteur : le manque de capitaux. "Dans ce domaine, les demandes des entreprises sont grandes, estime Luong Lê Phuong. Pour obtenir un kilo de poisson +tra+, il faut investir en moyenne 11.000 dôngs. Sur un hectare de bassin, d'une profondeur de 4 m, il est possible de produire de 100 à 500 tonnes". C'est-à-dire que les éleveurs doivent investir des milliards de dôngs. L'an dernier, les exportations de poisson tra ont rapporté 1,2 milliard de dollars alors que les banques n'ont alloué qu'environ 6,6 millions de dollars de prêts aux entreprises transformatrices et éleveurs.
Il ne faut pas négliger non plus l'influence des calamités naturelles. "L'agriculture en général et l'aquaculture en particulier sont soumis aux aléas climatiques. L'an dernier, de nombreuses provinces ont connu des inondations exceptionnelles. Cette année, une sécheresse est attendue”, fait remarquer Luong Lê Phuong. Il ajoute que le gouvernement a donné le feu vert à la construction d'entrepôts de poissons tant dans le pays qu'à l'étranger. Les entreprises domestiques sont en train de rechercher des lieux convenables en Russie, Ukraine et Allemagne.
Pour sortir du tunnel
Pour Luong Lê Phuong, "le delta du Mékong est une région spécialisée dans l'élevage de poissons-chats". À l'heure actuelle, le pays peut produire des alevins par insémination artificielle. Le vice-ministre souligne que la planification de zones de production et l'établissement de liens étroits entre les 3 acteurs (État, entreprises transformatrices et pisciculteurs) sont nécessaires, dans l'optique de prendre des mesures globales et synergiques pour surmonter les difficultés actuelles.
Depuis le début de l'année, les services compétents ont resserré leur gestion et leur surveillance à tous les maillons : élevage, transformation et exportation. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, pour sa part, renforcera les contrôles de la qualité des produits, notamment en termes d'hygiène alimentaire, avec le soutien financier du Danemark.
Hiên Trâm/CVN