Human Rights Watch
Mozambique : de plus en plus d'enfants enlevés par un groupe lié à l'EI

Des combattants liés à l'État islamique (EI) actifs dans le Nord du Mozambique enlèvent de plus en plus d'enfants, avec au moins 120 rapts cette année bien que certains aient déjà été libérés, a déclaré Human Rights Watch mardi 24 juin.

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Le Nord du Mozambique est ravagé depuis plusieurs années par des violences jihadistes.
 Photo : AFP/VNA/CVN

La région riche en gaz est ravagée depuis des années par des violences jihadistes qui ont fait des milliers de morts, forcé de nombreuses personnes à fuir et contraint TotalEnergies à suspendre un projet géant d'exploration gazière.

Le groupe armé opérant dans la province de Cabo Delgado "a intensifié les enlèvements d'enfants" pour en faire des combattants, de la main-d'oeuvre forcée ou les contraindre au mariage, a déclaré l'ONG dans un communiqué.

"Ces derniers jours, au moins 120 enfants ont été enlevés", a déclaré Abudo Gafuro, directeur exécutif de Kwendeleya, organisation nationale de surveillance des attaques, dans le communiqué.

Ces 120 enlèvements ont été enregistrés depuis janvier 2025, a précisé à l'AFP Ashwanee Budoo-Scholtz, directrice adjointe pour l'Afrique de HRW.

Certains enfants ont été libérés mais on ignore combien restent aux mains du groupe armé, connu localement sous le nom d'al-Shabab - sans lien toutefois avec les islamistes somaliens homonymes.

HRW indique avoir interrogé neuf personnes - résidents de Cabo Delgado, journalistes, acteurs de la société civile et un responsable de l'ONU - tous préoccupés par "la résurgence des enlèvements".

La région, pauvre et isolée, connaît des attaques qui restent souvent méconnues, en partie à cause du mutisme des autorités.

Crimes de guerre

En mars, le groupe a enlevé six enfants pour transporter leur butin, n'en libérant que quatre.

Le 11 mai, lors d'un raid sur un village du district de Muidumbe, ils ont enlevé six filles et deux garçons.

"Al-Shabab doit épargner les enfants du conflit", a déclaré M. Budoo-Scholtz. "Recruter ou utiliser des enfants de moins de 15 ans pour participer activement aux hostilités est un crime de guerre", souligne HRW.

L'UNICEF a déclaré plus tôt ce mois-ci être "profondément préoccupée" par les informations concernant des attaques violentes et des enlèvements ciblant des enfants.

Trois filles, la plus jeune âgée de seulement 12 ans, ont été tuées dans l'attaque de Muidumbe, a indiqué l'UNICEF, ajoutant qu'il s'agissait d'un "rappel tragique des dangers auxquels les enfants font face dans les zones de conflit".

Au moins 6.000 personnes, dont 2.500 civils, ont péri dans le nord du Mozambique depuis 2017 à cause de l'insurrection, entravant l'exploitation des immenses réserves de gaz offshore découvertes en 2010.

Plus de 1,3 million de personnes ont été déplacées par le conflit, selon OCHA, l'agence humanitaire de l'ONU.

En 2021, des combattants liés à l'EI ont mené une attaque de plusieurs jours contre la ville portuaire de Palma, forçant des milliers d'habitants à fuir dans la forêt.

AFP/VNA/CVN

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