L'héritage de la reine égyptienne Hatchepsout n'a pas été détruit en raison de son genre

Elle fut l'une des souveraines les plus prospères de l'Égypte antique, une femme pharaon qui a précédé Cléopâtre de 1.500 ans. Mais l'héritage de la reine Hatchepsout fut systématiquement détruit après sa mort par son beau-fils et successeur.

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Les restes momifiés de la reine Hatchepsout, célèbre femme pharaon de l'Égypte ancienne, au musée du Caire en 2007. 
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN

Les raisons pour lesquelles son règne impressionnant fut méthodiquement effacé ont suscité de nombreux débats mais dans une nouvelle étude publiée lundi, un chercheur de l'Université de Toronto juge que l'accent a été trop mis sur son genre.

"C'est une question assez romantique : pourquoi cette pharaon a-t-elle été attaquée après sa mort ?", souligne Jun Wong, expliquant son intérêt pour une reine qui présida aux destinées de l'Égypte durant une ère d'extraordinaire prospérité.

Par le passé, des chercheurs ont estimé que le beau-fils et successeur de la reine Hatchepsout, Thoutmosis III, avait mené contre elle une campagne de dénigrement posthume pour se venger, en particulier parce qu'il voulait éliminer toute idée qu'une femme puisse régner avec succès.

"La façon dont le règne d'Hatchepsout a été compris a toujours été influencée par son sexe", explique Jun Wong, faisant référence aux croyances selon lesquelles Thoutmosis III aurait pu la considérer comme "une sorte de marâtre maléfique".

Ses recherches, qui s'appuient sur d'autres travaux récents et dont le résultat a été publié dans la revue Antiquity, affirment que les motivations de Thoutmosis III étaient beaucoup plus nuancées, ce qui jette un doute supplémentaire sur la théorie de l'hostilité à l'égard d'une femme à la tête de l'État.

Hatchepsout régna sur l'Égypte il y a environ 3.500 ans, après la mort de son mari Thoutmosis II. Elle servit d'abord de régente à son beau-fils, le roi en devenir, mais réussit à consolider son propre pouvoir, s'imposant comme une femme pharaon.

Les experts expliquent qu'elle élargit les routes commerciales et commandita des travaux extraordinaires, notamment un tombeau sans équivalent dans la Vallée des Rois à Louxor, sur la rive ouest du Nil.

Jun Wong a réévalué des matériaux provenant de statues endommagées découvertes lors de fouilles menées entre 1922 et 1928.

Selon lui, il ne fait aucun doute que Thoutmosis III s'est efforcé à éliminer les preuves des réalisations d'Hatchepsout. Mais il était "peut-être motivé par des nécessités rituelles plutôt que par l'antipathie franche", affirme-t-il.

Ainsi, Thoutmosis III pourrait avoir essayé de neutraliser le pouvoir de sa prédécesseuses d'une manière pratique, qui était courante, et non par méchanceté.

L'expert a également découvert que certaines des statues représentant la reine Hatchepsout ont probablement été endommagées parce que les générations suivantes ont voulu les réutiliser comme matériaux de construction.

"Pendant longtemps, il a été supposé que les statues d'Hatchepsout avaient subi une attaque vindicative", souligne-t-il. Un nouvel examen des archives suggère que "ce n'est pas le cas" et qu'elle a plutôt été traitée de la même manière que ses prédécesseurs dans la mort, dit-il.

AFP/VNA/CVN


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