Mortalité infantile : l'Afrique subsaharienne toujours à la traîne

Malgré de nets progrès au cours du 20e siècle dans le monde, la mortalité infantile est toujours élevée en Afrique subsaharienne, relève une étude française, qui estime que cela est davantage dû à un manque de prévention et d'organisation qu'au manque de moyens.

D'après l'ONU, "au total, ce sont près de 7% des nouveau-nés de 2010 qui décèderont avant d'atteindre leur cinquième anniversaire", rappelle l'Institut national des études démo- graphiques (INED) dans une étude.

Si, "dans les pays les plus développés, la mortalité avant 5 ans n'est plus que de 0,5%, voire inférieure" notamment grâce aux progrès de la vaccination, "elle est encore supérieure à 10% dans beaucoup de pays du Sud, notamment en Afrique subsaharienne", poursuit l'INED, un établissement public de recherche. "L'Afrique dans son ensemble concentre la moitié des décès mondiaux d'enfants de moins de 5 ans, alors qu'elle n'abrite qu'un septième de la population et un quart des naissances mondiales", souligne l'Institut, qui note que la situation de l'Afrique du Nord s'est "nettement améliorée".

"On pourrait penser que le creusement des écarts entre l'Afrique subsaharienne et le reste du monde tient à l'épidémie de sida, particulièrement importante dans cette dernière région", indique l'INED. "Mais toute l'Afrique subsaharienne n'est pas également affectée par le sida; pourtant les pays peu touchés montrent eux aussi un faible recul de la mortalité des enfants", poursuit l'Institut, qui pointe plutôt le manque de vaccination des enfants.

S'il est évident que "le développement économique entraîne à terme le recul de la mortalité des enfants", il serait néanmoins "possible de la faire baisser sans attendre dans ces régions en faisant notamment bénéficier plus largement les enfants des vaccins disponibles", selon l'INED.

Le manque de vaccination "ne vient pas d'un coût élevé des vaccins", juge l'INED car "il est souvent faible et pris en charge par des organisations internationales dans le cas des pays les plus pauvres". "La raison tient plutôt à un intérêt insuffisant pour la prévention et à une mauvaise organisation", conclut l'étude.

AFP/VNA/CVN

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