Les grands pays honorent leur engagement pour lutter contre le changement climatique

Les principaux pays, dont la Chine et les États-Unis, ont respecté l'agenda de Copenhague en consignant par écrit leurs engagements à la date du 31 janvier, reste maintenant à concrétiser l'aide financière promise aux pays les plus vulnérables.

Les pays industrialisés (États-Unis, Union européenne, Canada, Japon, Australie, etc.) ainsi que les grands pays émergents ont adressé à l'ONU leurs objectifs de réduction ou de limitation de leurs émissions de gaz à effet de serre pour 2020 afin de lutter contre le changement climatique.

Un total de 56 pays, représentant près de 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ont présenté leurs objectifs, a annoncé l'ONU le 1er février la Convention sur le climat des Nations unies (UNFCCC).

"Une ambition plus forte est nécessaire pour relever ce défi", a reconnu Yvo de Boer, plus haut responsable du climat au sein de l'ONU. "Mais j'estime que ces engagements témoignent clairement d'une volonté de faire aboutir les négociations", a-t-il ajouté.

"La machine est puissamment lancée, ça va nous donner un nouveau souffle", a estimé lundi à Pékin le ministre français du Développement durable, Jean-Louis Borloo, se félicitant que les pays les plus vulnérables, des Maldives au Bangladesh, du Pérou aux Philippines, aient également signifié leur soutien à l'accord de Copenhague.

Mais si cet accord, conclu le 19 décembre dernier entre une trentaine de pays, entendait limiter le réchauffement à 2°C, la somme des engagements est loin de cet objectif, remarquent les observateurs.

"On y voit plus clair, mais en l'occurrence on va plutôt vers un réchauffement de + 3,5°C à +4°C", note Romain Benicchio, responsable politique de l'organisation Oxfam, à Genève.

"La mauvaise nouvelle c'est que les chiffres sur la table rendront très difficile, politiquement et économiquement, d'atteindre l'objectif (des 2°C) même après 2020", constate également Alden Meyer, directeur de l'ONG américaine Union for concerned scientists. "La bonne volonté est là, même s'il y aura encore des difficultés et des soubresauts", insiste M. Borloo, mais "tous les mécanismes restent à inventer", reconnaît-il.

En particulier ceux concernant le financement rapide et à court terme (Fast start) en vue d'aider les pays les plus vulnérables à s'adapter au réchauffement.

À Copenhague (Danemark), 30 milliards de dollars, en aides publiques et privées, leur ont été promis sur 3 ans dès 2010. Mais beaucoup redoutent un "recyclage" de l'aide au développement sous couvert de financer la lutte contre le réchauffement.

C'est le cas de Monique Barbut, présidente du Fonds mondial pour l'environnement (FEM), seul mécanisme financier reconnu par la Convention climat des Nations unies. "Il faudra regarder en fin d'année si l'aide au développement a augmenté, sinon les pays n'auront pu tenir leurs engagements (sur le) climat qu'à son détriment", relève-t-elle.

"Une aide bilatérale pure (entre donateurs et bénéficiaires) est impensable", considère M. Borloo. "Il faut inventer un partenariat et fixer les modalités du fast-start".

Cette question pourrait être débattue dès hier, à l'occasion d'une réunion informelle des "amis de Copenhague" à New Dehli, convoquée à l'initiative de l'Inde. La seule en vue pour le moment.

Le Danemark appelle à de nouvelles négociations

Le Premier ministre danois, Lars Loekke Rasmussen, président de la conférence climat de l'ONU, a appelé le 2 février à engager rapidement de nouvelles négociations pour poursuivre le travail et mettre en oeuvre les dispositions de l'accord de Copenhague, conclu en décembre dernier.

Au 2 février, "56 pays, représentant près de 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ont présenté leurs objectifs de réduction", indique M. Rasmussen, dans un communiqué, se félicitant de "ce signal politique positif".

"Le résultat à Copenhague a constitué un pas en avant, mais il y a encore un long chemin à faire", selon le dirigeant danois, qui juge "essentiel que l'on convoque prochainement de nouvelles réunions de négociations dans les 2 groupes de travail (établis pendant le sommet) pour rendre opérationnels les éléments dans l'accord de Copenhague".

Le Danemark "continuera activement son travail sur le climat en coopération étroite avec l'ONU et la prochaine présidence mexicaine de la conférence climat" prévue fin novembre prochain à Mexico, a-t-il assuré.

Le gouvernement danois a demandé à l'UNFCCC de convoquer une réunion pour discuter de la poursuite du programme de travail climatique. Cette réunion sera présidée par la ministre danoise du Climat et de l'Énergie, Lykke Friis, selon ce communiqué.

AFP/VNA/CVN

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