Parmi les visiteurs, le Premier ministre Manuel Valls a passé deux heures à la porte de Versailles, en appelant à être "fier" de l'industrie automobile française. "Quand on vient ici au salon de l'automobile, on s'aperçoit que nous ne souffrons pas de la comparaison et de la concurrence, même s'il faut s'améliorer, être compétitifs, être les meilleurs", a ajouté M. Valls, après avoir découvert le nouveau Renault Espace en compagnie du président de la marque, Carlos Ghosn.
Le Premier ministre Manuel Valls (c) au côté d'Émmanuel Macron, ministre de l'Économie (g), et du Pdg de Renault, Carlos Ghosn (d), au Mondial de l'auto à Paris, le 4 octobre 2014. |
Dès l'ouverture des portes à 10h00, acheteurs potentiels ou simples curieux, certains après une heure et demie d'attente, se sont égaillés dans les travées des pavillons du Parc des expositions, transformé jusqu'au 19 octobre en temple à la gloire de la voiture individuelle.
"On a la journée, on a l'intention de tout voir", explique à l'AFP Lionel Cremel, venu de Toulouse avec son fils Elian, 14 ans. Ce passionné des Porsche veut avant tout admirer "les super cars, les voitures qu'on ne voit pas tous les jours". Il n'est pas le seul, à en juger par la cohue qui s'est formée dès l'ouverture autour des stands Ferrari ou Lamborghini.
Une jeune fille s'offre un "selfie" devant le prototype bleu métallisé "Asterion" de la marque au Taureau tandis qu'un père de famille, tenant la main de son petit garçon, s'écrie "oh, les bagnoles!". Il restera au salon, confie-t-il, "jusqu'à ce que la fatigue s'installe".
Egalement en visite sur le salon samedi, la ministre de l'Écologie et de l'Énergie Ségolène Royal et son collègue de l'Économie Emmanuel Macron se sont dits déterminés à faire progresser le déploiement des véhicules électriques, dans le cadre de la transition énergétique en cours de débat au Parlement.
Manifestation des employés de Ford
Ce texte fait du véhicule propre "un enjeu national majeur", a expliqué Mme Royal, en encourageant aussi les constructeurs français à faire un effort sur les prix. Les industriels doivent comprendre "que s'ils ne s'engagent pas rapidement dans la baisse du prix de la voiture électrique pour pouvoir conquérir les marchés, ils se feront doubler par les industriels chinois et indiens", a-t-elle indiqué.
De son côté, M. Macron s'est dit favorable à un élargissement des critères d'éligibilité au "superbonus" qui porterait à 10.000 euros l'aide gouvernementale à l'achat de voitures propres, dispositif annoncé mercredi par ses services.
M. Valls a pour sa part affirmé ne pas douter "qu'il y aura un palier qui sera franchi, et à ce moment là, les choses changeront totalement" sur l'électrique. Conscience écologique ou économies d'énergie obligent, les constructeurs misent aussi sur les moteurs peu gourmands, à l'instar de Peugeot et Citroën qui visent les deux litres aux 100 km avec des prototypes recourant à l'air comprimé, tandis que Renault assure pouvoir consommer un litre aux 100 avec son démonstrateur "Eolab".
"En 2e voiture, je suis prêt à franchir le pas (vers l'électrique), en pensant à l'avenir des enfants", assure Yves Lavaud, venu avec son épouse Sandrine et leur fille Emilie, 12 ans. Le Mondial, chez eux, est un "rituel" tous les deux ans. Chez Peugeot, les badauds en ont surtout après les concept-cars: le 4x4 aux lignes acérées "Quartz" et la berline effilée "Exalt" sur son podium tournant.
Le Mondial 2014 a lieu sur fond d'une reprise timide du marché en Europe, après cinq ans de déprime. Les Européens achètent encore 20% de moins de voitures neuves en rythme annuel qu'en 2007, avant la crise économique et financière.
L'inquiétude sociale s'est toutefois invitée au Mondial le 4 octobre lorsqu'une centaine de salariés de l'usine Ford à Blanquefort (Gironde) ont manifesté pour faire entendre leurs craintes de licenciement. Le salut des industriels, au niveau mondial, devrait venir des pays émergents et en particulier de la Chine, qui absorbera quelque 24 millions de voitures neuves cette année. Avant M. Valls, Mme Royal et M. Macron samedi 4 octobre, le président François Hollande était venu vendredi 3 octobre rendre visite au Mondial. La précédente édition, en 2012, avait attiré 1,2 million de visiteurs.
AFP/VNA/CVN