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Les logos de Facebook, Instagram et WhatsApp sur les écrans d'un smartphone et d'une tablette à Toulouse, le 5 octobre 2020 en France. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'entreprise, qui se sépare ainsi d'un peu moins de 5% de ses effectifs, prévoit aussi de modifier son portefeuille d'équipements informatiques et de réduire le nombre d'espaces de travail.
"Ce sont le genre de choix difficiles que nous avons fait tout au long de nos 47 ans d'existence pour rester une entreprise importante dans un secteur qui ne pardonne pas à ceux qui ne s'adaptent pas aux changements de plateforme", a souligné le patron de Microsoft, Satya Nadella, dans une lettre aux employés.
Ces mesures d'économies représenteront une charge de 1,2 milliard d'USD dans les comptes du deuxième trimestre décalé que le groupe doit dévoiler le 24 janvier. Son chiffre d'affaires est attendu en progression de seulement 2,7% sur un an, un rythme très faible pour le géant informatique habitué à une croissance à deux chiffres.
Si "les clients ont accéléré leurs dépenses informatiques pendant la pandémie", ils sont maintenant en train de chercher à les optimiser pour "faire plus avec moins", a souligné M. Nadella dans la lettre.
Les entreprises du monde entier font par ailleurs preuve de "prudence" face aux risques de récession tandis que les progrès de l'intelligence artificielle secouent le secteur, avance-t-il.
Microsoft avait initialement résisté grâce au dynamisme de l'informatique à distance (cloud), mais les entreprises tendent à limiter leurs investissements depuis quelques mois par crainte d'une dégradation de la conjoncture.
Pas une surprise
Interrogé mercredi 18 janvier sur les licenciements au cours d'une intervention au forum de Davos, Satya Nadella a pointé du doigt les effets de l'inflation sur la croissance économique et conclu : "personne ne peut défier les lois de la gravité".
Microsoft avait déjà procédé à deux séries de licenciements, une en juillet, qui portait selon l'entreprise, sur moins de 1% des effectifs. La deuxième a elle eut lieu en octobre et visait moins de 1.000 personnes, selon le site d'information Axios.
Mais d'autres grands groupes du secteur de la tech ont décidé de réduire leurs effectifs ces derniers mois, à l'instar d'Amazon et Salesforce qui ont respectivement annoncé début janvier le licenciement d'environ 18.000 et 8.000 salariés. Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, a aussi engagé en novembre un plan social touchant 11.000 postes.
Ces licenciements massifs interviennent toutefois après une grande vague d'embauches dans le secteur des technologies pendant la pandémie, lorsque les entreprises tentaient de répondre à l'explosion de la demande de produits tech pour le télétravail et les divertissements à domicile.
Microsoft, qui selon son site compte actuellement 221.000 employés dans le monde, en avait embauché 75.000 depuis 2019, rappelle ainsi Dan Ives, du cabinet Wedbush, dans une note. Ces licenciements ne sont pas une "surprise" à ses yeux.
Le groupe "va continuer à dépenser stratégiquement dans le cloud, les fusions et acquisitions (avec le rachat prévu de l'éditeur de jeux vidéo Activision, ndlr), les paris sur l'innovation (ChatGPT), et continuer à accélérer sur l'innovation tout en réduisant les domaines non stratégiques (matériel, etc.)", prédit l'analyste.
Microsoft serait notamment sur le point, selon des informations de presse, d'injecter 10 milliards d'USD dans la start-up californienne OpenAI à l'origine du robot conversationnel ChatGPT, qui fait sensation depuis son lancement fin 2021 en étant capable de répondre avec fluidité à des questions variées grâce à l'intelligence artificielle, et du générateur d'images Dall-E 2.
AFP/VNA/CVN