* Quel est le bilan des accidents du travail durant 2010 ?
Un triste bilan puisque le pays a recensé 5.125 accidents du travail, qui ont entraîné le décès de 601 personnes et en ont blessé 1.260 autres, et personne n'est épargné puisque 944 de ces victimes sont des femmes.
En terme de répartition géographique, Hô Chi Minh-Ville, Hanoi et Hai Phong, ainsi que les provinces de Hai Duong et Quang Ninh pour le Nord, Quang Binh pour le Centre, Binh Duong, Dông Nai, Bà Ria-Vung Tàu et Long An pour le Sud, sont les premières localités au niveau national, avec en outre le taux de décès le plus élevé.
Du point de vue des branches professionnelles, ce sont d'abord l'exploitation minière et la construction, puis ensuite le façonnage du métal, la mécanique, et l'électricité.
Cependant, le nombre de morts connaît de plus en plus une nette baisse chaque année dans plusieurs localités comme Hô Chi Minh-Ville et Dông Nai.
Triste bilan donc, mais il faut faire remarquer qu'il est bien meilleur que celui de 2009, le nombre d'accidents du travail comme de victimes ayant nettement reculé en 2010, encore que le nombre de décès a augmenté de 9,27%...
* Quelle sont les causes d'une telle situation ?
Des travailleurs emploient de l'équipement ne répondant pas aux normes de sécurité ou, le cas échéant, ne mettent pas en oeuvre les mesures de sécurité au travail.
Des travailleurs qui ne respectent pas les règles de sécurité pour eux-mêmes comme pour leurs collègues, omettent d'employer l'équipement de protection individuelle ou l'utilisent mal...
Enfin, un corps d'inspecteurs du travail insuffisant pour l'administration du travail, mais aussi des sanctions insuffisamment dissuasives et en tout état de cause insuffisantes.
* Quelles sont d'après vous les mesures à appliquer cette année pour réduire les accidents du travail ?
En premier lieu, s'assurer du succès de la mise en oeuvre du Programme national de sécurité et d'hygiène au travail pour la période 2011-2015. Pour rappel, ses objectifs sont de réduire de 5% le nombre d'accidents mortels dans les secteurs de l'exploitation minière, de la construction, de l'électricité, de la chimie et de la métallurgie ; d'augmenter de 5% le nombre d'établissements de la médecine du travail ainsi que d'organiser des formations en sécurité du travail pour le personnel spécialisé.
Ceci implique de manière générale un renforcement d'une coopération - qui doit être étroite - entre les ministères, les organismes compétents, les localités, les secteurs public et privé, même les salariés. En particulier, chaque ministère, organisme et localités doivent élaborer un programme d'action local détaillé pour prévenir et lutter conter les accidents du travail comme les maladies professionnelles. Par ailleurs, le mot d'ordre doit aller à une sanction rigoureuse de toute entreprise ne respectant pas les prescriptions de la loi sur la sécurité et l'hygiène du travail.
En second et dernier lieu, il faut aussi renforcer la communication en ce domaine sur tous les medias. Elle devra être menée consécutivement toute cette année en raison de son importance évidente. Cela souligne également l'importance de la Semaine nationale de la sécurité et de l'hygiène au travail, de la prévention et de la lutte contre les incendies et explosions. Cette 13e édition, déclenchée le 20 mars dans la zone économique de Dung Quât de la province de Quang Ngai (Centre), a une signification particulière : la sécurité du travail pour le bonheur des familles et le développement durable des entreprises.
En effet, en la matière, tout le monde est concerné, travailleurs, familles comme entreprises...
Près de 133,6 milliards de dôngs, c'est le coût social des accidents du travail, auquel il faut ajouter 3,9 milliards de pertes matérielles et plus de 75.000 jours de convalescence qui sont autant de manque à gagner pour l'économie nationale.
Câm Sa/CVN