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Le milieu de terrain croate Luka Modric (gauche) et l'attaquant argentin Lionel Messi. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au stade de Lusail, ce ne sera pas la mille et unième nuit de Messi, mais bien le mille et deuxième match de son immense carrière (790 buts), couronnée de tous les trophées possibles... sauf la Coupe du monde.
Le septuple Ballon d'Or, finaliste en 2014, va trouver sur sa route au Qatar une autre légende de ce jeu, lui-même Ballon d'Or (en 2018) et lui-même finaliste, il y a quatre ans: Modric.
"La sélection et Messi devant la marche décisive", titre en première page mardi le quotidien argentin Clarin.
Et la planète entière se passionne pour ce duel entre les deux nations et leurs deux N°10. "Viens voir les magiciens", invite le quotidien sportif français L'Équipe, alors que son homologue espagnol Marca pronostique "une demi-finale notée 10/10" avec "deux cracks en quête de leur deuxième finale mondiale".
Pour que le sésame de la finale de dimanche s'ouvre devant l'un, il faudra forcément que l'autre passe à la trappe. Lequel sortira de la lampe? Lequel obtiendra d'affronter soit la France, soit le Maroc, opposées mercredi 14 décembre (20h00) dans l'autre demi-finale ?
"Ça va être un match très dur", a estimé Messi. "La Croatie a prouvé qu'elle était très bonne (...) et on a vu que, si on les laisse jouer, ils ont de très bons joueurs qui savent prendre le ballon, surtout au milieu de terrain".
L'Argentine évolue comme à la maison sous les dorures du stade de Lusail où elle dispute son quatrième match, portée par ses milliers de supporters, et où elle espère revenir dimanche pour la finale (16h00). Mais pour y parvenir, il faut que Messi, N.10 de l'Albiceleste, domine Modric, N.10 des Vatreni.
"Trop chétif"
La sélection croate s'entraîne à Doha, le 12 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Entre ces deux géants qui culminent à 1,70 m, il y a eu de nombreux rendez-vous brûlants au fil de leurs carrières respectives, notamment les clasicos FC Barcelone-Real Madrid quand l'attaquant argentin du Paris SG portait encore le maillot blaugrana. En Coupe du monde, sur leur seule confrontation, la Croatie avait largement battu l'Argentine en phase de poules en 2018 (3-0).
Mais la fin de l'histoire reste à écrire.
L'échec de 2014 contre l'Allemagne (1-0 a.p.) avait été vécu avec amertume par "Leo", sacré meilleur joueur d'un tournoi qui s'achevait si mal pour lui. Le petit attaquant argentin avait même cru un temps être maudit en sélection, jusqu'à atteindre en 2021 la consécration d'un premier trophée majeur avec la Copa America.
Même désillusion en 2018 pour "Lukita", battu par la France en finale à Moscou (4-2) mais consolé quelques mois plus tard avec le Ballon d'Or. "Un sentiment indescriptible" pour le Croate, qui a toujours eu une petite revanche à prendre sur ses détracteurs.
"Il y a toujours beaucoup de scepticisme à propos de moi, à propos de mes qualités, de mon style de jeu et de mon physique", déclarait-il dans un entretien à l'AFP en 2020. "On a dit que j'étais trop chétif pour atteindre le haut niveau, mais cette adversité ne m'affecte pas, cela me motive encore plus."
L'histoire sera belle
À 35 ans et 37 ans, respectivement, le vibrionnant gaucher argentin et le Croate au pied droit de velours savent que c'est probablement leur dernière chance de consécration planétaire, et qu'une défaite solderait leur carrière en Coupe du monde... voire en sélection.
Mais quel que soit le vainqueur, l'histoire sera belle: soit Messi s'offrira une chance d'égaler l'icône Diego Maradona, sacrée en 1986, et d'offrir une troisième étoile à l'Argentine ; soit Modric aura une deuxième opportunité de porter sur le toit du monde un petit pays de moins de 4 millions d'habitants.
L'Argentine de Messi a pour elle son maître à jouer (4 buts, 2 passes décisives), son jeu intense et ses nombreux talents, d'Angel Di Maria, rétabli, à Lautaro Martinez, pas très en verve.
La Croatie de Modric, parfaitement épaulé dans l'entrejeu par Marcelo Brozovic et Mateo Kovacic, s'avance avec "le meilleur milieu du monde", dixit son sélectionneur Zlatko Dalic, et une défense de fer incarnée par l'expérimenté Dejan Lovren, la révélation Josko Gvardiol et l'épatant gardien Dominik Livakovic.
Dans un tournoi ouvert aux surprises, bien malin qui pourrait désigner un favori... et prédire quelle sera la morale de l'histoire.
AFP/VNA/CVN