Brexit
Merkel prête à accorder du temps à la Grande-Bretagne

Angela Merkel et Theresa May sont convenues le 20 juillet que la Grande-Bretagne avait besoin de temps avant de notifier sa demande de sortie de l'UE, une étape qui n'interviendra pas, a répété la Première ministre britannique, "avant la fin de cette année".

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La Première ministre britannique Theresa May (droite) et la chancelière allemande Angela Merkel, le 20 juillet à Berlin.

Le Royaume-Uni a néanmoins franchi le 20 juillet une première étape vers la mise en œuvre du Brexit en renonçant à la présidence semestrielle tournante du Conseil de l'UE qui devait lui revenir en 2017.

La visite de Theresa May en Allemagne, la première chez un partenaire de l'Union européenne depuis sa nomination à la tête du gouvernement il y a une semaine, a été plutôt fructueuse pour elle en vue des discussions à venir : la chancelière allemande s'est montrée compréhensive sur le calendrier.

"Il est dans l'intérêt de tous que la Grande-Bretagne demande cette sortie quand elle aura une position de négociation bien définie", a déclaré Mme Merkel à la presse aux côtés de la Première ministre britannique, avec laquelle elle s'est entretenue dans la soirée à Berlin.

"Une bonne préparation est importante et donc, nous aussi, nous allons attendre le moment" où Londres se décidera à formuler sa demande à la suite du référendum du 23 juin au cours duquel les Britanniques ont voté pour quitter l'UE, a ajouté Mme Merkel.

De son côté, Theresa May a réaffirmé, à propos du dépôt de la demande officielle de sortie de son pays, que "cela n'arrivera(it) pas avant la fin de cette année".

"Cela va prendre du temps et demander un travail très précis" pour affiner la position du Royaume-Uni dans les tractations avec le reste de l'Union européenne sur les conditions du Brexit, a-t-elle souligné.

Londres reste maître du calendrier pour activer l'article 50 des traités européens sur les modalités de sortie de l'UE. Une fois la demande déposée, les négociations devront s'achever dans un délai de deux ans, ce qui rend possible un départ de la Grande-Bretagne à l'horizon 2019.

Des "convictions similaires"

Globalement, les deux cheffes de gouvernement, qui sont régulièrement comparées dans les médias en raison de leurs origines et de leurs parcours similaires, ont fait assaut d'amabilités réciproques. Elles sont de la même génération, sont filles de pasteur, très pragmatiques et tenantes d'une ligne conservatrice plutôt modérée.

"Vous avez devant vous deux femmes qui ont eu une discussion très constructive, qui remplissent leur tâche et veulent obtenir le meilleur résultat possible pour la Grande-Bretagne et l'Allemagne", a lancé Theresa May.

La chancelière allemande a souligné que les deux pays avaient une relation "étroite et amicale" et travaillaient "sur la base de convictions similaires", ajoutant que cette proximité allait "imprégner les négociations sur la sortie de l'UE" du Royaume-Uni.

Mme Merkel faisait allusion en particulier au fait que l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont toujours défendu au sein de l'Union européenne les principes du libre-échange ou de la libre concurrence, face aux États plus protectionnistes dans ce domaine.

Depuis la nomination de Theresa May, les médias allemands soulignent que l'Allemagne a tout intérêt au vu de l'importance de ses exportations à faire en sorte que la Grande-Bretagne garde un lien aussi étroit que possible avec l'UE, l'accès au marché unique européen des biens et services notamment.

Mme May a réaffirmé à ce sujet que tel était bien son objectif, affirmant vouloir obtenir "le bon compromis sur les biens et services".

Les discussions sur ce point s'annoncent néanmoins compliquées car pour l'Allemagne le marché unique implique la libre-circulation des citoyens de l'UE dans la zone. Or, Mme May a répété qu'elle envisageait de restreindre l'accès à son pays à la suite du vote en faveur du Brexit.

En attendant, le Royaume-Uni a commencé à prendre ses distances d'avec l'UE en renonçant à sa présidence tournante du Conseil de l'UE au deuxième semestre 2017. L'Estonie prendra sa place.

Theresa May a fait valoir que son pays serait "très occupé, avec les négociations en vue de quitter l'UE", qui constituent une "priorité", selon Downing Street. Mais les autres États européens jugeaient aussi une telle présidence incompatible après le référendum.

Le 21 juillet, la Première ministre se rend à Paris rencontrer le président François Hollande qui, jusqu'ici, a davantage insisté que Mme Merkel sur la nécessité d'aller vite concernant le Brexit.


AFP/VNA/CVN

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