Merkel et Hollande s'affichent unis avant de fêter le couple franco-allemand

Le président François Hollande et la chancelière Angela Merkel ont minimisé leurs différends sur le Mali et les questions économiques le 21 janvier au soir, à la veille des célébrations à Berlin de 50 ans d'amitié franco-allemande.

Le président François Hollande et la chancelière Angela Merkel le 21 janvier à Berlin. 

Dans la soirée, les deux dirigeants ont partagé pendant deux heures un dîner de travail consacré à une discussion approfondie sur la crise malienne mais aussi aux prochains rendez-vous européens, à l'épineuse question du budget européen des années 2014-2020 et à la situation au sein de la zone euro. Détendus et souriants, ils avaient mis auparavant l'accent sur ce qui les rapprochaient, devant quelque 200 jeunes français et allemands, réunis lors d'un débat d'une heure et demie retransmis par la chaîne de télévision Arte.

François Hollande et Angela Merkel se sont appliqués à louer les vertus de l'amitié franco-allemande dont les fondations ont été posées il y a 50 ans par le Traité de l'Élysée, alors qu'ils n'avaient, ont-ils souligné, que huit ans tous les deux. La chancelière n'a pas exclu d'aider davantage la France dans son opération militaire au Mali contre les islamistes armés, promettant d'évaluer à chaque étape les possibilités de son pays et "de ne pas laisser tomber" son partenaire.

Pour l'instant, la participation allemande est plutôt discrète, Berlin s'étant contenté d'envoyer deux avions et de promettre des instructeurs pour former les troupes africaines, ainsi qu'une aide humanitaire. "L'Allemagne n'a pas une grande expérience en Afrique", contrairement à la France, a-t-elle souligné, ajoutant que son pays avait encore des soldats en Afghanistan, pays dont la France a retiré ses troupes combattantes.

Quant à François Hollande, il s'est félicité du "soutien immédiat" de l'Allemagne et de l'Europe pour l'opération française au Mali. Même s'il a regretté que l'Europe de la Défense progressait "trop lentement", obtenant l'assentiment de Mme Merkel sur ce point.

L'importance de la mobilité des salariés

Alors que de nombreuses voix en Allemagne, première puissance économique européenne et première contributrice aux fonds de secours de la zone euro, se sont inquiétées d'un décrochage économique de la France par rapport à sa voisine,

M. Hollande a convenu que son pays avait "un problème de compétitive". "L'Allemagne a fait des efforts" tandis que la France "a perdu du temps", a-t-il constaté, en soulignant qu'il fallait désormais "rattraper l'Allemagne".

Quant à Mme Merkel, elle a convenu qu'il n'existait pas un seul modèle de développement économique, alors que la puissance exportatrice du Made in Germany est souvent citée en exemple. Pour les jeunes, les deux dirigeants ont prôné un "Erasmus" des filières de formation professionnelle, sur le modèle des échanges européens entre universités.

Erasmus doit être une "possibilité pour tous les jeunes et pas seulement pour ceux qui sont dans les filières d'excellence", a déclaré M. Hollande. "En Europe, il faut que les ouvriers, que tout le monde puisse apprendre une langue étrangère", a estimé la chancelière, qui insiste régulièrement sur l'importance de la mobilité des salariés en Europe pour lutter contre le chômage.

Le 22 janvier, les deux pays fêteront leur amitié avec faste, avec la réunion des deux gouvernements en conseil des ministres à la chancellerie, puis celle des députés du Bundestag et de l'Assemblée nationale au Reichstag, tandis que le Sénat français et le Bundesrat en feront autant. La journée se terminera par un concert à la Philharmonie de Berlin, avec un morceau allemand du compositeur Beethoven et l'un français, de Camille Saint-Saëns.

AFP/VNA/CVN

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