Medvedev inaugure le Forum de Davos

Le président russe, Dmitri Medvedev , a ouvert le 26 janvier à Davos (Suisse) la grande réunion annuelle du Forum économique mondial qui réunit le gotha des affaires et de la politique, dans un climat de turbulences après l'attentat de Moscou et les contestations dans le monde arabe.

Deux jours après l'attentat qui a fait 35 morts dans un aéroport moscovite, M. Medvedev a maintenu sa présence. Mais sa visite sera réduite à la portion congrue, avec le discours d'ouverture du grand "brain-storming" annuel auquel participent quelque 35 chefs d'État et de gouvernement ainsi que 2.500 décideurs du monde entier.

Dans un entretien au journal russe Vedosmosti, il a expliqué avoir malgré tout voulu participer au forum "parce que c'est une plate-forme mondiale pour présenter notre position". "Notre tâche, pour promouvoir nos potentialités, est de dire franchement quels sont les points forts de l'économie russe et de notre système judiciaire, et tout aussi franchement dire quelles sont nos difficultés, nos faiblesses, nos problèmes non résolus", a-t-il poursuivi.

Selon les experts, M. Medvedev redouble surtout d'efforts pour assurer face aux centaines de grands patrons d'entreprises et argentiers présents que la Russie reste un lieu sûr pour les investissements. Il doit notamment évoquer le projet russe de construire des stations de ski dans le Caucase du Nord.

En tout état de cause, la question du "terrorisme", que Moscou définit comme sa plus grande "menace", devait s'inviter lors des dizaines de débats prévus jusqu'à ce diman-che.

La contestation qui monte dans le monde arabe devait également être abordée, après la révolte populaire en Tunisie, la déroute du gouvernement libanais et les manifestations en Égypte réclamant le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981.

Ces thèmes s'ajouteront à un ordre du jour chargé de questions économiques brûlantes alors que le Fonds monétaire international (FMI) anticipe un ralentissement de la croissance mondiale à 4,4% en 2011 après 5% l'année dernière.

Les sources d'inquiétude restent la fragilité de la zone euro, les politiques de restrictions budgétaires dans les économies riches, la vulnérabilité des systèmes financiers et les risques de surchauffe dans les pays émergents.

Déjà, le Royaume-Uni a jeté un froid le 24 janvier en annonçant une contraction brutale de son économie au dernier trimestre 2010, avec une chute de 0,5% de son PIB.

Ces sujets seront au coeur de la 41e édition du Forum de Davos qui ambitionne chaque année de proposer des solutions aux maux de la planète. Ils seront longuement abordés par les participants attendus dans la station suisse sous haute surveillance.

À commencer par le président français, Nicolas Sarkozy, qui doit développer aujourd'hui son programme pour le G20. Le 24 janvier, il a déjà prévenu qu'il souhaitait élargir le rôle du FMI et impliquer le président russe, le Premier ministre britannique David Cameron et la chancelière allemande Angela Merkel dans les chantiers de sa présidence du G20.

Ces derniers seront également présents à Davos. Mme Merkel sera, elle, particulièrement attendue sur l'euro, alors que l'Allemagne traîne des pieds pour renforcer le Fonds de soutien à la zone, actuellement à l'étude.

Le thème devrait être sur toutes les bouches alors que l'Europe apparaît clairement à la traîne de la reprise mondiale.

Enfin, le Forum économique mondial a mis à l'honneur cette année les pays émergents, avec une forte présence indienne et chinoise, pour illustrer, a-t-il expliqué, la place désormais prépondérante de ces pays sur la scène économique et politique mondiale.

AFP/VNA/CVN

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