Marrée noire : optimisme prudent des techniciens après la pose de l'entonnoir

Les ingénieurs faisaient preuve le 18 juillet d'un optimisme prudent, continuant de surveiller la pression dans le puits de pétrole dans le golfe du Mexique espérant pouvoir définitivement stopper le pire désastre environnemental de l'histoire des États-Unis.

Près de 3 jours après la fermeture des valves qui a arrêté l'écoulement de brut, le puits résistait bien mais les résultats des tests de contrôle de pression requièrent davantage d'analyses, a annoncé le groupe pétrolier BP. "Nous avons davantage confiance que cela tienne", a dit à la presse le vice-président de BP, Kent Wells.

La formidable pression qui s'exerce à l'intérieur du puits depuis qu'il a été totalement fermé jeudi dernier à 20h25 GMT, pour la première fois depuis le début de la marée noire en avril, a continué à augmenter, ce qui est un "bon signe" laissant penser que le pétrole ne s'échappe pas, selon lui.

Les tests qui comprennent de nombreux contrôles de pression, ont fourni de "précieuses informations sur la procédure suivie pour fermer le puits" et devaient continuer le 18 juillet, a indiqué l'amiral Thad Allen, responsable des gardes-côtes, chargés des opérations de lutte contre la marée noire pour les autorités.

La pression dans l'entonnoir continue d'augmenter "très doucement et nous voulons continuer à surveiller ces progrès" a poursuivi l'amiral Allen. "Comme nous continuons de constater que l'arrêt temporaire de la fuite de pétrole a été couronné de succès, le gouvernement américain et BP ont décidé d'autoriser la poursuite des tests pendant encore 24 heures", a-t-il ajouté.

BP avait initialement prévu de mener des tests pendant 48 heures après avoir réussi à stopper la fuite en fermant les valves d'un entonnoir posé sur le puits.

La possibilité que, emprisonné dans le puits bouché par un gigantesque entonnoir, le pétrole comprimé ne finisse par créer des brèches et par se répandre à nouveau dans l'océan constitue la principale inquiétude des autorités et des ingénieurs de BP. Si le test s'avère concluant le puits pourra rester fermé jusqu'à ce que tout risque de fuite soit définitivement écarté en y injectant du béton à travers un puits de secours.

Une opération qui pourrait être achevée début août et dont l'amiral Allen a rappelé que ce devrait être "l'ultime étape pour stopper pour de bon la fuite de pétrole de BP".

À terme BP prévoit de pouvoir finalement parvenir à pomper jusqu'à 80.000 barils par jour, soit plus que le volume quotidien estimé de la fuite.

Le New York Times a rapporté samedi soir qu'avec les nouvelles encourageantes de ces tests, il était envisagé de maintenir le puits fermé et de changer de méthode pour le maintenir définitivement à l'arrêt.

Pour sa part l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime qu'il y a maintenant entre 2,3 millions et 4,5 millions de barils d'or noir qui se sont répandus en mer.

Signe des difficultés à traiter les conséquences de la marée noire, un énorme bateau-citerne taïwanais qui devait permettre de récupérer de grandes quantités de pétrole à la surface de l'eau, a été renvoyé à quai faute de résultats probants. La marée noire après le naufrage le 22 avril de la plate-forme de BP Deepwater Horizon, empoisonne la vie de tous les habitants des zones touchées, Texas, Louisiane, Mississippi, Alabama et Floride, qui vivent de la pêche et du tourisme.

La marée noire a jusqu'à maintenant déjà coûté à BP 3,5 milliards de dollars et les demandes de dédommagements pourraient représenter pour le groupe pétrolier 10 fois cette somme. Le major pétrolier britannique a d'ores et déjà accepté de mettre en place un fonds de 20 milliards de dollars pour payer les dommages.

AFP/VNA/CVN

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