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Des gendarmes en patrouille dans les allées du marché de Noël de Strasbourg, le 24 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour le plus grand bonheur des badauds, les chalets installés au pied de la cathédrale du centre-ville ont laissé s'échapper leurs effluves de vin chauds dès 13 heures vendredi 24 novembre.
John et Laura Allen, un couple de trentenaires américains, ont dégusté le premier verre de vin blanc chaud de leurs vies accoudés au "mange-debout" du Chalet Des Saveurs. "D'habitude, on se contente des feux d'artifice sur la plage pour Noël. Entre les spécialités locales et la neige qui doit tomber demain, on est servi", s'amuse John Allen.
Venus de Tampa (Floride) avec leur petit garçon, ils ont été rassurés par la présence des militaires de l'opération Sentinelle en patrouille. "J'aurai préféré que cela ne soit pas nécessaire, mais ça nous permet de profiter l'esprit libre", estime Mme Allen.
Biscuits secs à la cannelle et petits pains d'épice pour les adeptes du sucré, crêpes et saucisses alsaciennes pour les autres : les gourmands n'ont pas attendu l'inauguration officielle du marché pour prendre d'assaut les 300 maisonnettes de bois éparpillés en centre-ville. "Cela s'annonce plus joyeux que l'année dernière. Les clients ont l'air plus serein, même si c'est toujours dur de juger sur une seule journée", explique Coline Lima, vendeuse depuis 13 ans sur le marché.
En plein marché de Noël de Strasbourg l'année dernière, un attentat à la voiture-bélier à Berlin (Allemagne) avait fait 12 morts et "marqué les esprits". "Les horaires de fermeture plus tardifs le samedi sont ceux que l'on pouvait avoir avant les attentats et c'est un signe positif", estime la commerçante.
Un vendeur sert un verre de vin chaud au marché de Strasbourg, le 24 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Surveillance et points de contrôle
Le chanteur Christophe Willem a donné le coup d'envoi de la manifestation en actionnant les illuminations du grand sapin dressé place Kléber. Près de 2 millions de visiteurs de toutes les nationalités sont attendus jusqu'au 24 décembre.
Le maire de Strasbourg, Roland Ries, espère une édition "apaisée" pour répondre à la "demande d'authenticité" du public. Les autorités ont tout de même prévu un dispositif de sécurité important, comme l'année dernière, pour faire face à la menace terroriste.
Dix-neuf points de contrôle où 140 agents de sécurité filtrent les accès à la grande île de Strasbourg, avec fouilles de sacs et palpations, ont été mis en place vendredi 24 novembre dès 14h.
Des dizaines de militaires de l'opération sentinelle ont pour leur part commencé à patrouiller les allées et abords du marché de Noël, épaulés par des policiers, des CRS et des gardes mobiles armés.
Le stationnement en centre-ville a été prohibé aux véhicules motorisés jusqu'au soir de Noël. Des blocs de bétons et des camions ont été installés sur la plupart des ponts donnant accès au marché pour éviter une attaque au véhicule-bélier.
Cette année, un million d'euros est consacré à la sécurité, contre 300.000 avant les attentats de 2015. Le marché de Noël de Strasbourg est un des plus anciens de France et un des premiers créé en Europe.