Manger cent grammes de viande rouge tous les jours augmente ainsi de 19% le risque de devenir diabétique. Ce risque s'accroît de 51% en consommant seulement 50 grammes de viande rouge transformée sous forme de "hot dog" ou de charcuteries (comme le pastrami), selon ces chercheurs dont les travaux paraissent dans la version en ligne de l'American Journal of Clinical Nutrition.
Cette étude montre également que le fait de remplacer la viande rouge par des sources de protéines plus saines comme des laitages allégés, des noix ou des céréales complètes peut nettement réduire le risque de diabète (type 2 ou adulte) surtout lié à l'obésité, à la sédentarité et à un régime alimentaire malsain.
Ainsi, si une personne consommant cent grammes de viande rouge (bœuf, mouton, cheval...) tous les jours mange à la place des noix pour obtenir la même quantité de protéines, elle fait baisser son risque de diabète de 17%.
Ce chiffre passe à 23% si elle consomme des céréales complètes, ont déterminé les auteurs de l'étude, précisant que ces résultats ont été ajustés en fonction de l'âge des participants, de leur indice de masse corporelle et d'autres facteurs de risque. "Sans aucun doute, les résultats de cette étude ont d'immenses implications pour la santé publique étant donné la multiplication des cas de diabète de type 2 qui prend une tournure d'épidémie, combinée à un accroissement de la consommation de viande rouge dans le monde", juge le Dr Frank Hu, professeur de nutrition et d'épidémiologie à la Faculté de santé publique de Harvard, principal auteur de cette recherche. "La bonne nouvelle est que ces facteurs de risque préoccupants peuvent être éliminés en remplaçant la viande rouge par des sources de protéines plus saines", ajoute-t-il.
Le diabète touche près de 350 millions d'adultes dans le monde. Aux États-Unis, où un tiers de la population est obèse, plus de 11% des adultes de plus de 20 ans, soit 25,6 millions de personnes, sont diabétiques, selon les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Pour cette étude, ces chercheurs ont analysé les réponses à un questionnaire soumis à 37.083 hommes suivis pendant vingt ans, ainsi qu'à 79.570 femmes ayant participé à cette recherche durant 28 ans. Ces chercheurs ont aussi interrogé 87.504 infirmières, suivies pendant 14 ans. Ils ont enfin effectué une méta-analyse, incluant les résultats de leur étude avec des recherches déjà effectuées, travaillant au total sur des informations fournies par 442.101 personnes.
Plus de 28.000 sujets de la recherche sont devenus diabétiques durant l'étude, précisent les auteurs.
Des travaux moins étendus faits précédemment indiquaient déjà un lien entre un risque accru de diabète et la consommation de charcuterie à base de viande rouge mais pas aussi clairement avec la viande rouge non-transformée.
Une autre recherche effectuée par la faculté de santé publique de Harvard publiée en 2010 établissait une relation entre la consommation régulière de viande rouge et un risque plus élevé de maladies cardio-vasculaires mais sans faire de distinction entre viande transformée et non-transformée.
La consommation de viande rouge triplerait en outre le risque de récurrence chez des patients traités pour un cancer du colon comparativement à ceux avec un régime abondant en fruits, légumes et poissons, selon une étude publiée en août 2007 dans le Journal of the American Medical Association.
Enfin, selon des travaux américains parus en novembre 2006 dans les Archives of Internal Medicine, manger quotidiennement de la viande rouge accentuerait le risque de certains cancers du sein chez les femmes avant la ménopause.
AFP/VNA/CVN