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L'Alan Kurdi, un navire humanitaire affrêté par une ONG allemande pour secourir des migrants, en mer Méditerranée, le 5 juillet. |
Les migrants, visiblement fatigués, sont arrivés sur la terre ferme à bord d'un patrouilleur militaire maltais.
Le Premier ministre maltais Joseph Muscat, qui a eu des discussions dimanche 7 juillet avec la Commission européenne et le gouvernement allemand, a précisé sur Tweeter qu'aucun de ces 65 migrants ne resterait dans son pays "étant donné que ce cas n'était pas de la responsabilité des autorités maltaises".
"Encore une fois, nous n'avons pas été autorisés à entrer dans le port de La Valette, malgré notre mission humanitaire", a pour sa part déploré une porte-parole de l'ONG allemande Sea-Eye, Carlotta Weibl. "Cette situation ne peut perdurer", a-t-elle ajouté dans un communiqué. Malte avait interdit dimanche matin 7 juillet l'entrée du navire de Sea-Eye dans ses eaux territoriales.
Les forces armées maltaises ont par ailleurs porté secours dimanche 7 juillet à un groupe de 58 autres migrants qui se trouvaient sur une embarcation en train de couler en mer. Au moins la moitié d'entre eux seront accueillis par d'autres pays européens, a précisé Joseph Muscat, parlant d'"un signe de reconnaissance de la bonne volonté du gouvernement maltais".
"Dans un esprit de solidarité européenne, j’ai offert que nous contribuions à l’effort à hauteur de jusqu’à 40 personnes", a annoncé dimanche soir le ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer. "Nous avons à présent rapidement besoin pour régler ce type de cas d’un mécanisme qui fonctionne. Les Etats membres et la Commission doivent y travailler d’arrache-pied", a-t-il estimé.
"Il n'est plus admissible de continuer à procéder au cas par cas, en cherchant des solutions dans l'urgence", ont également souligné dans un communiqué commun les ministres des Affaires étrangères d'Italie et de Malte, Enzo Moavero et Carmelo Abela. Ils appellent à créer "un mécanisme permanent au niveau de l'Union européenne qui affronte l'ensemble des questions sensibles concernant les migrations", un point à inscrire à l'ordre du jour du prochain Conseil des Affaires étrangères de l'UE en juillet.
À Lampedusa, une petite île au sud de la Sicile proche de la Libye, d'importantes forces de la police italienne avaient attendu samedi soir sur le quai l'Alex, un voilier affrété par le collectif italien de gauche et d'extrême gauche Mediterranea, qui a défié l'interdiction d'accoster du ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini. L'Alex a finalement pu débarquer une quarantaine de migrants dimanche au petit matin.
Arrivée en force à Lampedusa
Le voilier a été provisoirement saisi et son capitaine fait l'objet d'une enquête pour soupçon d'aide à l'immigration clandestine, ainsi que pour désobéissance, résistance ou violence à l'encontre de bâtiments de guerre, selon la porte-parole de Mediterranea, Alessandra Sciurba.
Un décret-loi italien adopté en juin prévoit des amendes allant jusqu'à 50.000 euros pour le capitaine, le propriétaire et l'armateur d'un bateau qui entrerait sans autorisation dans les eaux italiennes.
"Nous avons deux navires sous séquestre, l'amende du décret à payer en plus des frais légaux. (...) Nous avons besoin d'une aide énorme, car nous n'avons certainement aucune intention de nous arrêter", a déclaré dimanche devant la presse à Lampedusa, Alessandra Sciurba.
Selon l'organisation, le voilier, conçu pour 18 passagers, n'était aucunement en mesure de rejoindre Malte. Mais Matteo Salvini -l'homme fort du gouvernement populiste qui accuse les ONG d'aider les passeurs- a estimé le contraire.
Pour l'Alex, il avait conclu avec Malte un accord en vue de faire débarquer les migrants en échange du transfert vers l'Italie d'un nombre équivalent de migrants précédemment accueillis par La Valette.
L'Alex avait été rejoint samedi 6 juillet par l'Alan Kurdi dans les eaux internationales au large de Lampedusa, mais ce dernier avait finalement mis le cap sur Malte.
AFP/VNA/CVN